Lors de la rencontre autour des livres du 14 mai 2018, Mireille Valcarcel a présenté le roman “Là-haut, tout est calme” de Gerbrand Bakker (Gallimard, 2009, 352 pages).
Ce beau premier roman de l’auteur néerlandais a pour sujet la lente insurrection d’un paysan contre une existence qu’il s’est obligé à vivre à la place de son frère jumeau, décédé dans un accident alors qu’il devait reprendre la ferme familiale.
Une ferme dans le nord de la Hollande, des paysages mouillés, des routes désertes, un silence où entre ciel et terre, tout se tient, immuable et comme en suspens. Là, Helmer van Wonderen, paysan esseulé dévide ses gestes, habités de mille ans d’âge à force de monotonie. Les tâches dont il s’acquitte jour après jour avec une constance mécanique, ce sont celles de la ferme mais aussi les soins qu’il prodigue à un père devenu grabataire, ” délabré “. Dans ce décor désolé, le jour où Helmer met son père à l’étage de la maison “J’ai mis papa là-haut ” signe le début du changement, d’une prise de conscience. Il suffira aussi d’une lettre, celle de Riet, l’ancienne fiancée de son frère, mère d’un adolescent difficile pour rouvrir les plaies et réactiver les regrets.