Roman « Des enfants uniques », de Gabrielle de Tournemire, (Ed. Flammarion, 224 p., 19€)
par Catherine Jorgensen, (rencontre littéraire du 8 décembre 2025) –
UN LIVRE UNIQUE : Récompensé par un prix unique il s’agit de la 11 édition en 2025 . Ce Prix décerné par la Fondation de la Poste reconnaît un roman à paraître envoyé par la poste sans recommandation préalable. Le Prix comprend une récompense financière de 2500 euros, une commande de 600 exemplaires par la Poste
L’AUTRICE » unique » »
Gabrielle de Tournemire 27 ans, normalienne, obtient ce prix pour un premier roman écrit à partir de son expérience de service civique dans un centre pour handicapés en Belgique : « La Ruche ». Elle prépare une thèse de littérature sur Bernard Noël.
Un récit « unique »
Un titre magnifique qui résume la démarche de ces enfants uniques qui veulent être ordinaires! Publié chez Flammarion en août 2025 le récit est divisé en trois chapitres centrés sur des personnages différents pour varier les points de vue : un point de vue qui s’élargit d’un individu au monde en 3 parties Hector, Luz, le Monde.
Cette structure pose clairement la question du conflit entre l’individu et la société « pour permettre à l’histoire de s’agrandir » Loin du récit autobiographique, l’autrice a d’abord observé écouté les autres s’est effacée devant des personnages différents, elle se glisse dans la tête des autres poussant les lecteurs à l’empathie . « Il a fallu se décentrer de l’expérience » avoue-t-elle et transformer l’expérience en créant des personnages de fiction. les problèmes du langage et de la communication sont très présents, mais les gestes comptent.
Résumé
Deux jeunes handicapés sont amoureux, Roméo et Juliette différents ils se heurtent à leurs parents, à leur entourage, aux jugements sociaux. Un récit qui mêle roman d’ apprentissage et réalisme. L’autrice ne cache rien des rugosités du réel, mais tamisé , sans brutalité.
Des personnages « uniques »
Choisir des handicapés comme personnages principaux déplace le regard « il y a qq chose à dire sur ce désir qui les anime » « Rêver ce n’est pas que pour les valides ». « J’ai laissé exister mes personnages je voulais leur donner une totale liberté » Elle croit à ses personnages refuse de les diminuer ou de les enfermer Les personnages doivent lutter pour parvenir une vie ordinaire et refuser ainsi leur unicité ! Le récit bouscule les représentations figées,sans juger les 4 parents ont leur personnalité, leur fonctionnement individuel.Le jeune éducateur Marco joue un rôle très important.
Jugement personnel
J’ai aimé le ton juste pour évoquer le handicap, le propos empathique pour les parents, ce récit qui fait à la fois réfléchir et rêver comme le signale le tableau de Chagall choisi en couverture change le lecteur comme l’éducateur Carlo. Suivre les enfants uniques permet de réfléchir, un grand public peut prendre plaisir à cette lecture et à savourer l’humour léger qui perce souvent, unique je vous dis !
Catherine Jorgensen, le 8 décembre 2025
