Compte Rendu de la rencontre avec l’auteur Anne-Sophie Lacombe, le 17 mars 2025

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A LA DECOUVERTE D’UNE ECRIVAINE QUI VIT A VILLENEUVE LES MAGUELONE MAIS NOUS TRANSPORTE EN ROUMANIE, SUR LES CIMES DES CARPATES

      Le massif montagneux des Carpates

 

 Anne-Sophie LACOMBE
« Le doux murmure des Carpates »
Editions Le Héron Bleu

En cette fin d’hiver, des bénévoles de Culture et Bibliothèques Pour Tous se sont cordialement réunies dans la bibliothèque CBPT de Saint Clément de Rivière.

Nos objectifs ?

  • Accueillir l’autrice Anne-Sophie LACOMBE,
  • Découvrir l’univers de son premier roman : « Le doux murmure des Carpates»,
  • Et nous imprégner de ses paroles pour saisir la magie de la création littéraire.

Venez, suivez nous ! Et voici deux photos pour vous mettre l’eau à la bouche :        

                                   

Pour bien commencer, à l’arrivée des bénévoles de CBPT nous sommes accueillies par Danielle KELLER, bénévole responsable de la bibliothèque de Saint Clément de Rivière, et par son équipe. Elles savent tellement bien valoriser les ouvrages présentés dans leurs rayons qu’on a envie de tout emprunter !

Et pour continuer de bien commencer, nous voilà avec des gourmandises de l’après-midi, et une bonne tasse de café ou de thé à la main.

De droite à gauche :
Ecrivaine Anne-Sophie LACOMBE,
Brigitte MANGONI & Denise DELTERME,
Co-organisatrices de cette Rencontre Littéraire

Ah, auparavant, des informations d’organisation interne nous sont communiquées.
Les voici, brièvement présentées car on a hâte d’entrer dans le vif du sujet !

Parole à Dany SCHNEIDER, Présidente de CBPT 34 :

  • Notre prochaine Assemblée Générale se tiendra vendredi 6 juin, à Pézenas. Au programme :
    => le matin, présentation du dynamisme de CBPT 34, son actualité et ses projections harmonieuses dans nos réalisations à venir.
    => L’après-midi, visite culturelle guidée de Pézenas qui regorge de richesses architecturales porteuses de son histoire.
  • Notre futur Conseil d’Administration aura lieu 26 mai matin, à 9h30, dans notre local d’Antigone.

 

Parole à Denise DELTERME, co-organisatrice avec Brigitte MANGONI des « Rencontres autour des Livres » :

  • Retenez bien cette date du 26 mai que Dany vient de nous annoncer pour le C.A. En effet, le même jour, mais l’après-midi, nous vous donnons rendez-vous pour de nouvelles Rencontres !

Le thème ? Nos coups de foudre à l’issue de la Comédie du Livre / 10 jours en mai.
Cet important événement littéraire aura lieu cette année du 9 au 18 mai 2025. Nous serons plusieurs à aller à la découverte de nouveaux auteurs ou nous réchauffer auprès d’autrices, d’auteurs qui nous ont déjà enchantés.
Bienvenue à vos présentations lundi 26 mai, à partir de 14h00, dans le grand local ADRA d’Antigone (adjacent à la pharmacie de la place du Nombre d’Or).
Le programme des festivités n’est pas encore dévoilé, mais ça ne saurait guère tarder. En cliquant sur ce lien internet, vous pourrez pressentir à quelle(s) conférence(s) vous vous rendrez :
Le festival | (10joursenmai.fr)

AVANT-GOUT du doux murmure des Carpates

Brigitte MANGONI, bénévole à la Bibliothèque CBPT de Saint Georges d’Orques, ne résiste pas à la joie de nous faire part de ses impressions à la lecture de ce premier roman d’Anne-Sophie LACOMBE « Le doux murmure des Carpates ». Son appréciation est élogieuse :

  • L’écriture est fluide,
  • On se laisse emporter dans l’histoire d’une jeune enfant,
  • Les thèmes de l’exil, de la quête d’identité, des liens transgénérationnels sont omniprésents et superbement développés.

Brigitte nous fait part de ses mots clés : Exil / Nostalgie / Intégration / Déracinement / Transmission générationnelle, mais aussi : Table rase du passé / Loi du silence / Culpabilité.

Elle nous précise que ce roman avait été sélectionné pour le Prix des lecteurs du Grand Pic Saint Loup, et qu’il a obtenu le Prix Seranne. C’est très mérité car quand on commence à le lire, on est transporté dans un univers, et on ne le quitte plus.

Brigitte va bientôt publier sa présentation sur notre site. Internautes, en consultant cet article, vous aurez un éclairage qui vous donnera envie de suivre la destinée de Iléana, une enfant roumaine exilée en France à l’âge de 7 ans, sa famille fuyant la dictature Ceausescu.

Si vous ne trouvez pas ce doux murmure des Carpates en librairie, commandez-le, ou venez l’emprunter dans une de nos bibliothèques CBPT !

Place, maintenant, à l’autrice Anne-Sophie LACOMBE,
Qui a répondu favorablement à notre invitation,
Et que nous avons l’honneur de recevoir aujourd’hui.

Anne-Sophie LACOMBE, le 17 mars 2025,
présentant son premier roman
et nous faisant partager les prémisses de sa prochaine création littéraire

Nous voilà toutes confortablement installées dans un espace agréablement aménagé de la Bibliothèque de Saint Clément de Rivière.

Denise Delterme :
« Merci, Anne-Sophie Lacombe, pour votre présence. Nous avons la chance d’avoir avec vous une écrivaine locale car vous vivez à Villeneuve Lès Maguelone, mais la qualité de votre écriture commence à vous faire accéder à une reconnaissance nationale. Et je crois savoir que vous êtes invitée en mai à Paris, par le centre culturel roumain. Anne-Sophie, pouvez-vous vous présenter à nous, puis nous dire comment vous êtes venue à l’écriture, jusqu’à publier ce premier roman ?

Anne-Sophie Lacombe :
Le goût de la lecture, de la littérature puis de l’écriture, j’ai toujours eu ça en moi. Très tôt, j’ai dévoré les livres. Mais j’ai été une littéraire contrariée. J’ai donc fait des études de droit et je suis devenue fonctionnaire territoriale. J’ai vécu et fondé une famille à Bordeaux puis, en 2011, j’ai fait le choix de la Méditerranée. J’ai vraiment le sentiment d’être ici chez moi, et ça a libéré ma créativité. Quelque chose en moi s’est libéré.

Denise Delterme :
Vous vous en doutez, Anne-Sophie, les questions des bénévoles bibliothécaires, ici présentes, vont fuser ! Et voici la première :

Question :
Tout au long de ce roman, la narration est faite à la première personne du singulier, et on suit une petite enfant exilée de 7 ans, d’origine roumaine, qui grandit puis devient une femme ayant fait le choix de devenir sage-femme – fonction qui va la relier à ses grands-mères et arrière arrière grands-mères, ses « maminas » de Roumanie.

Votre roman traite tellement fortement le thème de l’exil et du besoin d’être en lien avec ses origines, que j’ai cru qu’il y avait une part d’autobiographie. Mais non ! Nous confirmez-vous que vous n’avez aucun lien avec la Roumanie ?

Sourire de Anne-Sophie Lacombe :

Effectivement, je suis née en France, de nationalité française, et je n’ai aucun lien familial avec la Roumanie. J’ose même avouer que je n’y suis encore jamais allée. Mais bien sûr, la Roumanie compte dans ma vie puisque c’est le pays que j’ai choisi pour mon premier roman. Il a fallu que je travaille ardemment pour m’imprégner de ses us et coutumes, de sa culture, de son histoire, et notamment de cette terrible période de dictature qui a fait tant de victimes, et conduit à l’exil un nombre important de familles.

Question :
Quels seraient les auteurs que vous aimez, et qui ont pu vous inspirer ?

Anne-Sophie Lacombe :
Spontanément, il me vient à l’esprit deux livres :

  • « Un brillant avenir», de Catherine Cusset, qui est d’origine bretonne, et vit aux Etats-Unis. Dans ce livre, il est question aussi de la Roumanie !
  • Et « La vierge en bleu », de Tracy Chevalier, qui raconte le parcours d’une femme isolée se mettant à effectuer des recherches sur ses ascendants, et se découvrant une ancêtre du 16ème siècle confrontée très directement à cette terrible guerre de religion qui a opposé les Catholiques et les Protestants.

Ces deux ouvrages ont été une sorte de terreau pour moi, et j’ai tiré sur les fils.

Question :
Quelles sont les conditions dans lesquelles vous écrivez ? Qu’est-ce qui favorise votre créativité ?

Anne-Sophie Lacombe :
Alors j’écris devant mon ordi. Il m’est arrivé, en déplacements, d’écrire en manuscrit, mais ça m’a fait perdre beaucoup de temps.
Il me faut aussi gérer au mieux ma vie familiale, ma vie professionnelle, et concilier harmonieusement tout ça. Mon mari m’apporte une aide en informatique, et c’est précieux.  C’est une recherche d’équilibre perpétuelle. Je travaille les vendredis, les samedis. Et je m’astreins à une discipline ! Ainsi, il ne faut pas que j’aie une lessive à étendre ou une tonne de linge à repasser qui m’attend !

Rires complices de l’assemblée

Vous dire aussi que l’écriture de mon premier roman m’a pris beaucoup de temps. Une fois fini, j’ai ressenti le besoin d’être relue. J’ai donc cherché et trouvé un Conseil littéraire. Cette femme s’est avérée être de bon conseil puisqu’elle m’a suggéré de raccourcir certains passages, d’éviter en quelque sorte des redites, même si ce n’était pas pareillement exprimé.
Eric-Emmanuel Schmitt, auteur prolifique de qualité, a, me semble-t-il, exprimé, lors d’une interview, combien il est important de réécrire, de couper encore et encore, jusqu’à trouver le bon équilibre de la phrase.

Je me suis donc attelée à ces coupures. Ça m’a pris 9 mois… Toute une symbolique !

Denise Delterme :
Les Roumains bénéficient d’une culture francophone, et sont très francophiles. La langue française a longtemps été « la » langue de la diplomatie. Lors de l’exil consécutif à un dictature impitoyable, beaucoup de personnes qui s’étaient réfugiées en France étaient CSP + (Catégorie Socio-Professionnelle regroupant les cadres et les chefs d’entreprises).
La culture et l’art sont en liens étroits, ou plutôt imbriqués. Anne-Sophie, la 1ère de couverture de votre livre est magnifique. Comment s’est opéré votre choix ?

Anne-Sophie Lacombe :
Son roman entre les mains, Anne-Sophie nous présente la 1ère de couverture, et fait circuler dans l’assemblée un album d’art consacré à Brancusi, ce grand artiste Roumain qui a marqué le XXème siècle. Elle nous montre une photo de la fameuse statue qui a obsédé Brancusi (Mademoiselle Pogany), qu’il a reproduite de multiples fois, « ni tout-à-fait la même, ni tout-à-fait une autre ».

             

         Mademoiselle Pogany               Constantin Brancusi                                   Le baiser

Anne-Sophie Lacombe nous confie :
« Quand j’ai découvert cette statue, j’ai eu le coup de foudre. Brancusi, il est unique.

Il est né en Roumanie en 1876 et décédé en 1957 à Paris, naturalisé français. Ses parents étaient des paysans aisés des Carpates, et son père sculptait le bois.
En 1912, il part à pied à Paris ! En ce début du XXème siècle, Paris est aussi capitale de l’art, et accueille des artistes venant des 4 coins du monde.
Bien sûr, il va à l’atelier de Rodin. Mais il n’y restera pas longtemps, en expliquant : « Il ne pousse rien à l’ombre des grands arbres ».

Rapidement, son talent sera reconnu. Oui, de son vivant, Brancusi a même été la coqueluche des Parisiens ! A cette époque, il est dans une quête absolue, avec son désir de réalisation d’un rêve : sculpter et faire monter une colonne jusqu’au ciel ! Ses années 30 ont été imprégnées de son obsession artistique qui deviendra réalité. Cette colonne est dans le sud de la Roumanie, et elle mesure … 29 mètres.

Voilà, vous savez maintenant pourquoi j’ai dans « Le doux murmure des Carpates » cette belle illustration graphique qui fait se côtoyer ce visage d’une beauté sidérante et cette colonne métaphysique. La représentation de ces deux œuvres majeures que j’ai réunies sur la 1ère de couverture de mon 1er roman illustre très bien l’identité de la Roumanie dont mon livre est imprégné. Merci à Fabienne Bourgeade, amie artiste graphiste d’une amie, qui a concrétisé ce que je souhaitais.

         La tour sans fin

Question :
Le titre de votre roman est magnifique. Il interroge, il est poétique. Comment l’avez-vous trouvé ?

Anne-Sophie Lacombe :
« Le doux murmure des Carpates » s’est d’emblée imposé à moi comme « le » titre le plus représentatif du pays qui m’inspirait, la Roumanie, avec ses massifs montagneux majestueux des Carpates.

Question :
Beaucoup de vos lecteurs, et nous en sommes, ont beaucoup aimé votre premier roman. Certains ont très probablement pris contact avec vous. Que vous apportent ces échanges avec vos lecteurs ?

Anne-Sophie Lacombe :
Beaucoup de joie. Des émotions aussi. Je pense notamment à une femme qui travaillait à l’ambassade de Roumanie, et m’a téléphoné. Cette conversation a été très riche. Et voilà que quelques mois après, elle m’a envoyé une photo d’elle en Roumanie, posant devant la colonne de Brancusi qui monte au ciel, et tenant dans ses mains mon roman ! Je lui en suis infiniment reconnaissante.

Question :
On croit savoir que vous êtes en train d’écrire votre deuxième roman. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Anne-Sophie Lacombe :
Oui ! Même qu’il est déjà bien avancé. Là aussi, mon roman est imprégné d’un lieu fort de son histoire : Zanzibar, cet archipel de Tanzanie qui a connu l’esclavage. C’est leur quête de la liberté qui m’a fortement interpellée.

Comme pour la Roumanie, j’ai fait un gros travail de documentation. Oui, j’ai consulté un grand nombre de textes, y compris dans la langue anglaise car tout n’a pas été traduit en français. C’est comme ça que ça « imprime » en moi ! Je ne suis pas historienne, mais pour autant, je ne suis pas à côté de la vérité, et tout ce que je relate est plausible.

 * * * * * * * * * * * * * * *

Anne-Sophie, les bénévoles bibliothécaires de Culture et Bibliothèques Pour Tous
ont hâte d’être vos futures premières lectrices de votre deuxième roman

Mais que le temps file vite ! Nous voilà arrivées au terme de cette belle interview.
Nous ne résistons pas à lire deux extraits du doux murmure des Carpates. L’un choisi par une bénévole bibliothécaire, l’autre choisi par l’autrice elle-même.

Lectrices et lecteurs de cette interview, sachez que le choix d’extraits est un choix grand angle. On n’a que l’embarras du choix pour décider d’un condensé, tellement de multiples paragraphes sont imprégnés de ces aspects essentiels de la rencontre de deux cultures et des souffrances de l’exil.

 

POUR FINIR EN BEAUTE :

Eloge de Danielle KELLER, bénévole responsable de la bibliothèque de Saint Clément de Rivière :

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire votre roman. Au Prix du Pic Saint Loup, je l’ai ardemment défendu. L’histoire est très bien construite, et, cerise sur le gâteau, c’est une très belle écriture. Les phrases ont un riche vocabulaire très précis, et leur construction est très travaillée. Les bénévoles qui ont eu aussi un coup de cœur se joignent à moi pour vous dire merci.

Amatrices et amateurs de subtile littérature,
Belle découverte à vous de ce doux murmure des Carpates
Qu’Anne-Sophie Lacombe vous donne à écouter

 

LA BIBLIOTHEQUE DE SAINT GEORGES D’ORQUES – INTERVIEW DE DEUX BENEVOLES

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INTERVIEW DE DEUX BENEVOLES QUI CONJUGUENT UN GOUT PRONONCE DE LA LECTURE ET UN PARTAGE HARMONIEUX DE LA LITTERATURE AVEC LES ABONNES DE LEUR BIBLIOTHEQUE –

Par Mary Sendra , le 2 octobre 2024 –

LA BIBLIOTHEQUE DE SAINT GEORGES D’ORQUES 

  • On ne peut pas la rater car elle est plein cœur du centre de cette commune vivante, tout près de son église médiévale Saint Georges
Nadège Plessis (à gauche) , Brigitte Mangoni
                                Eglise St Georges

                                                                              

 

                  

 

 

 

 

 

 

   

 

 

Bienvenue dans la bibliothèque de CBPT, Culture et Bibliothèques Pour Tous, rattachée à la Municipalité. Un espace est dédié aux romans policiers, un autre accueille les enfants, et la pièce principale présente l’avantage du confort d’un canapé où les lecteurs peuvent consulter les ouvrages qui les tentent avant d’emprunter ceux qui remportent leur adhésion.

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PAROLES D’UNE NOUVELLE BENEVOLE

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Paroles d’une nouvelle  bénévolepar Maryvonne Sendra,  le 24 mai 2024 –

Evelyne a récemment rejoint Culture et Bibliothèques Pour Tous de l’Hérault (CBPT 34).

Quelles sont ses motivations ?

Comment a-t-elle été intégrée à l’équipe des bénévoles bibliothécaires de la Clinique Saint-Roch ?

Qu’apporte-t-elle aux patients ?

Et que retire-t-elle de son investissement dans le domaine culturel ?

Evelyne MICHEL, nouvelle bénévole CBPT 34 à la Clinique Saint Roch

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EN QUOI CONSISTE LE BENEVOLAT DANS UNE BIBLIOTHEQUE DE VILLE ?

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CULTURE ET BIBLIOTHEQUES POUR TOUS vous convie à lire une INTERVIEW de deux bénévoles : Marie-Hélène GLEN et de Myriam JULLIEN, co-responsables de la Bibliothèque de St-Gély-du-Fesc.

       Myriam et Marie-Hélène

Marie-Hélène, Myriam, merci à vous de me recevoir dans la très belle bibliothèque de Saint-Gély-du-Fesc, pour une interview qui permettra à des internautes de mieux se représenter ce qu’est ce bénévolat en milieu culturel.

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Mars 2023 – Interview de Nicole Tuech, bibliothécaire bénévole en milieu médical

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INTERVIEW  de Nicole TUECH, bénévole CBPT à la clinique du Castelet (Centre de Rééducation Fonctionnelle) à St Jean de Védas.

par Maryvonne Sendra

Toutes celles et ceux qui aiment les livres connaissent les bibliothèques !
Municipales ou privées, présentes dans des petits villages ou dans de grandes villes, elles sont accessibles à tout un chacun. Le plaisir de découvrir encore et encore la littérature est toujours au rendez-vous. Mais peu d’entre nous savent que des bibliothèques sont également présentes dans des structures médicales.

Mais en quoi consiste le bénévolat qui s’exerce dans des bibliothèques intégrées dans des structures médicales ? Pour nous aider à bien nous représenter cette mission bénévole, nous avons interviewé Nicole TUECH, bénévole qui s’investit dans le domaine culturel.

Nicole, nous t’écoutons !

Nicole Tuech
                                   Nicole Tuech

Nicole, depuis combien de temps es-tu bénévole au sein de l’association Culture et Bibliothèque Pour Tous, et pourquoi as-tu choisi ce bénévolat qui s’exerce dans le domaine littéraire ?

Ça fait maintenant 10 ans que je suis bénévole.
Alors, pour répondre à ta question de la raison pour laquelle j’ai choisi de m’investir dans le domaine de la culture, des livres, je dois d’abord te dire que je suis quelqu’un assez actif. Quand je me suis retrouvée à la retraite, je savais que je m’investirai dans une action bénévole, mais je ne savais pas encore laquelle.

C’est incidemment que s’est présenté ce bénévolat !  Je faisais de la peinture sur porcelaine, et j’ai sympathisé avec Catherine Giraud, comme moi aimant la peinture, quel que soit le support, toile ou porcelaine. Catherine était à l’époque Responsable des achats des livres dans l’Association CBPT Culture et Bibliothèques Pour Tous de l’Hérault. Et c’est elle qui m’a embarquée dans ce bénévolat ! Je lui en suis encore reconnaissante.

Dans la vie, on a parfois des séries de bonnes choses qui se présentent à nous. Ainsi, dans la foulée, Alix Clausel, alors Présidente de CBPT 34, m’a proposé une mission bénévole. J’ai dit tout de suite oui. Il faut dire que je lui faisais une entière confiance car on se connaissait depuis des années.

C’est-à-dire ?

Eh bien, à l’époque où je vivais une vie professionnelle active, nous étions collègues. On travaillait en effet toutes les deux à Paris, dans la même banque. J’avais fini mes études de droit, et j’étais cadre.

Puis nous nous sommes perdues de vue. Mais quand on s’est retrouvées dans le cadre de CBPT, on s’est tout de suite reconnues, malgré les années passées !

Tu as toujours travaillé dans le secteur bancaire ?

Non, j’aime toujours les défis qui se présentent. Mon mari, qui avait une formation de journaliste, a monté une agence de publicité. Et je me suis investie dans son entreprise. Alors, je ne suis pas du tout créative, et ce n’est donc pas moi qui trouvais les bons slogans qui font mouche. Non, j’étais Chef de pub, je développais la relation avec les clients pour connaître leurs besoins.

Et les livres, dans tout ça ?

Oui, en filigrane de tout ça, les livres ont toujours accompagné ma vie. J’aime rentrer dans l’univers des auteurs, et ça ne m’a jamais quittée.

Dans quelles bibliothèques as-tu exercé ton bénévolat ?

J’ai commencé par suivre une formation dispensée par CBPT. Elle n’est pas obligatoire mais elle est recommandée. A l’issue de cette formation interactive et cordiale, on m’a délivré une capacité d’exercer. Ce n’est pas un diplôme, ce n’est pas qualifiant, et les jeunes bénévoles qui font cette formation le savent. Mais s’ils recherchent un poste rémunéré dans une bibliothèque, cette expérience bénévole peut les aider.

J’ai commencé mon bénévolat à la Bibliothèque de Saint-Jean de Cuculles, très joli village médiéval qui a beaucoup de charme avec son architecturale romane. Ça me plaisait beaucoup de recevoir les lecteurs, d’être attentive à leurs goûts littéraires, de les conseiller dans leur choix.

Puis, en 2014, on m’a proposé de faire du bénévolat à la clinique du Mas de Rochet, à Castelnau-Le-Lez. En effet, à cette époque-là, CBPT y a ouvert une bibliothèque. Cette clinique est spécialisée en onco-hématologie, en gériatrie, et elle dispose d’une unité de soins palliatifs. J’ai accepté mais mon bénévolat à la clinique du Mas de Rochet n’a duré que 6 mois. En effet, je me suis sentie trop fragile pour m’investir auprès de patients en soins palliatifs.

Je suis donc retournée à Saint-Jean de Cuculles, où j’ai passé avec joie pas mal d’années. En 2017, CBPT m’a proposé de prendre la responsabilité de la gestion de la bibliothèque. J’ai bien sûr accepté, et les années ont filé harmonieusement.

Actuellement, tu t’investis à la clinique du Castelet, à Saint-Jean de Védas, qui est un Centre de Rééducation fonctionnelle. Cette activité bénévole en milieu médical est très peu connue du grand public.
Peux-tu nous dire en quoi consiste ce bénévolat ?

La clinique du Castelet

Je suis arrivée au Castelet parce que la bénévole qui avait la responsabilité de notre bibliothèque, et s’y était longtemps investie, a choisi de « passer la main ». Il fallait donc prendre la relève. Nadine Martinez partage avec moi la responsabilité de la bibliothèque.

Alors, au Castelet, notre bibliothèque est située au rez-de-chaussée, juste à côté de l’ascenseur. On a donc une bonne visibilité.Tous les lundis, nous assurons le prêt de livres, de 16h30 à 19h00.

Important à savoir : on ne se déplace jamais dans les chambres, ce sont les patients qui viennent à nous. Notre bibliothèque est un lieu de rencontres. Certaines personnes viennent pour la joie de discuter. Certains empruntent un livre, d’autres non, mais tous apprécient de parler. Et puis, cette clinique du Castelet est un lieu très vivant. Qu’ils soient en fauteuil, avec des béquilles ou en déambulateur, les gens bougent tout le temps.

On a beaucoup de livres, avec une grande étendue de choix. C’est en demandant aux amateurs de littérature quelles sont leur préférences qu’on peut les aider efficacement à trouver « le » bon bouquin qui leur convient. Ce qui est stimulant aussi, c’est qu’on réussit parfois à faire aimer la lecture à quelques-uns !

 

Le prêt de livres dans une structure médicale s’avère être à la fois une ouverture à la littérature et la cordialité de liens humains !

Oui, tout-à-fait. Parfois, il arrive que des patients aient surtout envie de parler de leurs problèmes de santé. Bien sûr, par respect, écouter, mais il faut toujours ramener aux livres qui peuvent pour beaucoup contribuer à les faire s’évader des contraintes de leur santé. Ce qui est émouvant aussi, c’est que, d’une semaine sur l’autre, il y a des gens qui nous attendent. Il est même arrivé qu’on me demande un livre, que je n’ai pas à la Clinique du Castelet. Qu’à cela ne tienne, je vais aller le chercher à la Bibliothèque de Saint-Jean de Cuculles, et la semaine d’après, ils l’ont entre les mains !

Nicole, peux-tu nous préciser ce qui t’a motivée pour exercer ton bénévolat culturel en milieu médical ?

(Sourire de Nicole). C’est le milieu médical qui est venu à moi ! C’est Alix, alors Présidente de notre assoc., qui m’a sollicitée. Et j’ai dit oui. Quand j’ai commencé, je n’avais aucune idée préconçue. Par contre, j’avais une seule certitude, c’est que je ne pourrais pas m’investir auprès d’enfants. Je n’aurais pas pu voir souffrir des enfants. C’est peut-être uniquement dans ma tête. J’aurais peut-être pu le faire en voyant leurs yeux pétillants.

Nous en venons maintenant au « donner – recevoir » des actions bénévoles. Un investissement bénévole ne peut pas s’inscrire dans la durée si on ne fait que donner. On a vu ce que tu apportes aux patients quand tu donnes de ton temps, de ton énergie, de ta présence humaine. Peux-tu nous dire ce que les patients lecteurs t’apportent ?

Je suis contente de les rencontrer. J’aime beaucoup quand ils me répercutent des critiques de livres qu’ils viennent me rendre. J’ai plaisir à percevoir leurs préférences littéraires, et à les conseiller. J’aime aussi écouter et être en lien humain, tout simplement.

Aux internautes qui liront ton interview sur le site internet de notre association Culture et Bibliothèques Pour Tous de l’Hérault, et qui souhaiteraient devenir bénévoles dans notre structure, aurais-tu un « message-clé » à leur fournir, pour favoriser leur engagement ?


Le livre est essentiel dans la vie. On s’évade, on apprend, on partage beaucoup avec les autres.

Avec ce bénévolat, on conjugue toutes ces joies !