Rencontre avec Janine Teisson, autrice passionnée et engagée.

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Rencontre avec Janine Teisson, autrice passionnée et engagée.
par Chantal Bel (Bibl. Clinique du Castelet), le 9 mai 2025

Je viens de découvrir récemment que Janine, femme discrète et souriante, qui , tous les lundis, participe au même cours de gym que moi, est une écrivaine engagée et passionnée. Je n’ai pas résisté à la curiosité de découvrir ses textes.


Janine Teisson
est née en 1948 à Toulon .

Elle publie son premier ouvrage en 1993, « La petite cinglée » qui obtiendra le prix Antigone 1994.

Elle a ensuite expérimenté tous les genres : littérature jeunesse, roman et roman policier, théâtre, poésie et nouvelle. Ces livres pour la jeunesse ont été primés plusieurs fois.  Elle a écrit 48 ouvrages dont les plus récents ont été publiés par la maison d’édition montpelliéraine  « Chèvre-feuille étoilée ».

 

Son roman « Oh Karim » 

Paru en 2024, ce livre est un roman noir pour adultes et grands ados.

La vie d’Halima, jeune médecin montpelliéraine, est bouleversée par l’incarcération puis la mort de son frère Karim. Convaincue du caractère disproportionné de la peine prononcée par le juge Julliard , elle va se battre pour une justice identique pour tous et pour que les prisons ne soient pas un lieu d’embrigadement des jeunes par les intégristes . Lorsque le juge Julliard est victime d’un mystérieux accident , elle devient la coupable idéale. Dans cette atmosphère tendue , dramatique, elle peut compter sur  le soutien inconditionnel de quelques proches : sa mère, son amie Céline, Franck son amoureux et le graffeur Ted Leouf.

J’ai aimé ce roman noir écrit d’une plume acérée parce qu’il nous interpelle sur des sujets sociétaux d’actualité et pour ses personnages attachants qui vibrent d’humanité.

Ce texte témoigne de l’engagement de Janine Teisson en tant que femme et écrivain. Elle travaille régulièrement auprès de jeunes adultes des Hauts de Massane et de la Mosson. Elle a monté avec eux plusieurs spectacles ( théâtre, lecture performée) .

Son roman « Martienne ? »

Publié en 2023, ce roman est une autobiographie.

Il nous raconte les aventures d’une créature décalée tombée au milieu des humains et qui fait tout pour s’adapter : « périple vers une meilleure estime d’elle-même, vers le féminisme. C’est aussi un périple géographique, une enfance au Maroc, une jeunesse en Afrique, dans un livre qui mêle l’humour et quelque chose de plus rude », explique Janine Teisson. Avec persévérance, elle cherchera sa voie entre patriarcat et féminisme, entre soumission et révolte, entre audace et culpabilité, sans se départir de sa curiosité et de son humour.

J’ai aimé le ton et le rythme de cette autobiographie à la fois tendre et drôle, acide et cruelle. Toutes les femmes de la même génération que l’auteur pourront sans doute se reconnaître dans le récit son expérience. Elle inscrit d’ailleurs son histoire personnelle dans la marche du monde en nous proposant à la fin de chaque chapître un rappel de quelques évènements majeurs qui ont marqué l’évolution de notre société.

Si vous souhaitez rencontrer Janine Teisson et découvrir ses livres, elle sera présente sur le stand de SAURAMPS à la Comédie du Livre les 16, 17 et 18 mai 2025

INTERVIEW de Danielle Keller, responsable de la Bibliothèque CBPT de Saint Clément de Rivière

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INTERVIEW de Danielle Keller, bénévole responsable de la bibliothèque Culture et Bibliothèques Pour Tous de Saint Clément de Rivière, par Maryvonne Sendra

Internautes de l’Hérault, les livres font partie de votre vie ? Vous aimez découvrir de nouveaux auteurs, et vous souhaitez explorer les nouvelles facettes de l’univers d’un créateur littéraire ?

  • Alors les bibliothèques de Culture et Bibliothèques Pour Tous sont faites pour vous !

La bibliothèque de Saint-Clément-de-Rivière a le charme de ces communes d’Occitanie drainées par le Lez. A 10 km de distance au nord de Montpellier, facile d’accès, elle met à disposition d’une multitude de publics (enfants, adolescents, adultes) un panorama complet de ce qu’offre la littérature.

 

 

Entrée de la bibliothèque de St Clément  de Rivière
                Danielle Keller

                                         

 

 

 

 

 

 

 

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En ce jour de printemps ensoleillé, nous voilà toutes les deux confortablement installées place de la Canourgue, devant une bonne tasse de thé.

Merci, Danielle, de t’apprêter cordialement à nous raconter ton parcours dans l’univers de la lecture, et au sein de l‘Association Culture et Bibliothèques Pour Tous. On commence ?

  • Oui, c’est parti !

Danièle, cela fait combien de temps que tu es bénévole dans l’association Culture et Bibliothèques Pour Tous ?

En septembre, cela fera exactement 10 ans !

Comment as-tu eu connaissance de l’existence de l’association ?

La commune de Saint Clément de Rivière avait organisé, comme chaque année, une Journée des Associations. J’y suis allée, avec la motivation de m’engager dans du bénévolat. Depuis récemment, j’étais à la retraite.

En discutant avec une bénévole de CBPT Culture et Bibliothèques Pour Tous, j’ai découvert le mode de gestion d’une bibliothèque par l’association. Clairement, ça me plaisait.

Peu de temps après cette Journée des Associations, je me suis bien sûr présentée à la bibliothèque. L’accueil a été chaleureux, et j’ai tout de suite perçu que j’allais devenir bénévole à la bibliothèque CBPT.

Le monde de la Culture est manifestement un univers dans lequel tu t’épanouis

Oui, et je dirais même que ça remonte à mon enfance. J’ai grandi dans une famille de lecteurs. Être amateur de lecture, c’est satisfaire une forme de curiosité, et le monde s’ouvre à nous.

Je suppose que, dans ta vie professionnelle, tu t’es investie dans ce domaine ?

Non, pas du tout !
(Rires)
J’étais dans une vie professionnelle aux antipodes de la littérature et du monde de la culture. Mon univers était très technique. Je suis juriste de formation, et j’ai exercé ma compétence au sein des Finances Publiques.

Ça alors ! T’ayant vue dans l’exercice de ta fonction de bénévole bibliothécaire responsable de la bibliothèque de Saint Clément de Rivière, je t’imaginais ancienne prof de français !

C’est drôle !
Mais il n’en reste pas moins que le livre a toujours fait partie de ma vie. Je n’ai jamais lâché le livre, et lire est pour moi une nécessité.
Alors bien sûr, on s’organise. Tantôt j’achetais mes livres en librairie, tantôt je les empruntais dans une bibliothèque de proximité, pas loin de mon domicile.

Depuis combien de temps es-tu la bénévole bibliothécaire responsable de ce lieu ?

Dès mon arrivée, j’avais été sollicitée par Marie-Monique Chatenet qui était alors responsable, pour l’aider dans une tâche spécifique :
=> Le changement nécessaire du logiciel, et la mise en place du portail internet. Ça, je savais le faire.
Puis, peu à peu, j’ai abordé les différentes facettes du pilotage d’une bibliothèque.

Marie-Monique qui s’investissait dans ce poste depuis des années, a souhaité un jour « passer la main », et être remplacée dans sa fonction. C’est comme ça qu’en toute cordialité, j’ai été nommée, en octobre 2021, responsable de la bibliothèque de Saint Clément de Rivière. Depuis, Marie-Monique continue de m’apporter son soutien et d’enrichir de sa présence la bibliothèque en participant avec fidélité aux permanences et aux activités.

Parallèlement, bien sûr, j’adhère aux valeurs de Culture et Bibliothèques Pour Tous. C’est essentiel.

Là, on est au cœur de l’engagement bénévole

Oui, et je commencerai par mettre en avant que CBPT assure une mission de service public.

Nous avons d’excellentes relations avec notre partenaire institutionnel : la Municipalité de Saint Clément de Rivière. Les locaux sont mis gracieusement mis à notre disposition, et la grande équipe de bénévoles assure le fonctionnement optimal d’une bibliothèque municipale.

Je souhaite aussi souligner la responsabilité managériale. Le bon fonctionnement d’une bibliothèque, ça repose sur l’investissement d’une équipe, et sur la mobilisation de tous les bénévoles qui la composent.

Important aussi, nous assurons des partenariats de qualité, au sein de la commune :
=> Comme je l’ai déjà évoqué, avec la Mairie, nos relations avec l’équipe municipale sont régulières
=> Avec les autres acteurs de la culture, notamment les Associations. Si on a le temps, j’y reviendrai.

 Enfin, au cœur de tout ça, il y a la qualité de nos relations avec :

  • Nos lecteurs,
  • Notre association CBPT de l’Hérault:
    . nos comptes rendus d’activité,
    . notre participation au Conseil d’Administration
    . notre participation aux différentes réunions régionales motivantes et génératrices d’un sentiment d’appartenance à une grande équipe, comme nos trimestrielles Rencontres Littéraires ou nos AG Assemblées Générales.
  • et l’Union nationale de CBPT. Notre implication est active pour faire perdurer avec succès le Prix littéraire Culture et Bibliothèques Pour Tous, instauré en 1980, décerné par les bénévoles bibliothécaires, et qui honore un auteur francophone n’ayant pas encore accédé à la notoriété (mais ça ne saurait tarder !).
    Nb) Le prix CBPT 2024 a été attribué à Eric CHACOUR, pour son premier roman « Ce que je sais de toi».

 De surcroît, il a obtenu aussi :
=> Le Prix Femina des lycéens 2023
=> Et le Prix des Libraires 2024

Et et et, il existe en livre de poche !

                                           
                        Eric CHACOUR, lauréat du Prix 2024 de
                            Culture et Bibliothèques Pour Tous

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Alors venons-en à cette très belle bibliothèque de Saint Clément de Rivière.
Elle est grande, en plein centre-ville, accueillante,
confortable, et ses rayons sont très bien achalandés

 Déjà, pour nous donner une idée de la vitalité littéraire de cette bibliothèque, peux-tu nous dire quels ouvrages vous possédez, et en quelle quantité ?

Nous avons 13.800 ouvrages en tout :

  • 9500 pour adultes
  • Et 3400 pour les jeunes lecteurs.

Pour les adultes, nous avons des romans, des policiers, des biographies, des documentaires, mais aussi des BD et des romans graphiques qui remportent un vrai succès.

Du côté des jeunes lecteurs, hommage pour les tout petits avec des livres d’images, ainsi que, pour les petits et les grands, des contes, des romans, des documentaires, des BD ainsi que des mangas dont ils sont très demandeurs.

Combien de bénévoles assurent avec toi, actuellement, son bon fonctionnement ?

On est une grosse équipe ! Actuellement, nous sommes 25 bénévoles. Chacun s’investit en fonction de sa disponibilité et de ses compétences.

 Tu me demandes des exemples de compétences ? En voilà quelques-unes :

  • A Saint Clément, on a la chance d’avoir des bénévoles qui font de la restauration de livres. C’est très technique, et très utile car on rallonge le temps d’utilisation des ouvrages qui ont été beaucoup consultés. D’ailleurs, actuellement, ces bénévoles forment d’autres bénévoles d’autres bibliothèques. Super, ce savoir qui se transmet.
  • D’autres bénévoles sont douées pour la décoration. Elles rendent très attractives nos vitrines, et leurs présentoirs thématiques donnent envie d’emprunter les ouvrages présentés !
  • Il y a aussi l’indispensable contrôle de qualité sur nos saisies informatiques, qu’elles concernent l’enregistrement codifié de nos livres ou la liste de nos lectrices et lecteurs abonnés, dans le plein respect du RGPD.
    … Je me marre de te voir t’interroger sur la signification de cet énigmatique acronyme ! Ce n’est rien d’autre que Règlement Général de Protection des Données !
  • Allez, je continue avec la comptabilité et l’achat de livres.Tout ça, c’est le « back office». Sachant que tu n’aimes pas la progression montante de l’utilisation de mots anglais, je traduirais par : « L’arrière-boutique ».
    (Rires). Tout cela garantit la bonne marche de la bibliothèque.

On est contentes d’être suffisamment nombreuses pour pouvoir faire face à toutes les missions de bénévoles dans une bibliothèque. L’alternance pour les nombreuses permanences fonctionne très bien.

Enfin, le cœur du métier repose autour du livre. Ainsi, tous les deux mois, on se réunit pour décider quels nouveaux livres nous allons acheter. Pour ça, chacune se tient au courant de l’actualité littéraire. Nous tenons compte bien sûr aussi du Cahier des lecteurs, sur lequel les abonnés mettent leur desiderata.  La pluralité des goûts s’exprime, aussi bien du côté des bénévoles que du côté des abonnés.


L’équipe de Saint Clément de Rivière sur la Planète Achat de Nouveaux Livres

Au milieu de tout ça, l’indispensable, c’est :

  • L’exigence d’une qualité de l’écriture
  • Et aura-t-on suffisamment de lecteurs ? Certains livres sont en effet trop « élitistes », et n’attireraient qu’un nombre très limité de lecteurs.

On exclut aussi tout ce qui est très polémique. Nous ne sommes pas là pour opposer les uns aux autres, mais pour les relier.

Enfin, très important : les bénévoles bibliothécaires sont à l’écoute des lecteurs, et peuvent les conseiller dans le choix des livres à emprunter. Là, il s’agit de bien connaître ses lecteurs. Lors de leurs retours de livres, on les questionne : ont-ils apprécié ? Quels sont leurs goûts littéraires ? Certains peuvent n’aimer que les polars. D’autres, que l’histoire, etc.

On entreprend alors une démarche de découverte. Quels sont les auteurs qu’ils apprécient ? On devient alors force de proposition. Les bibliothèques sont aussi des lieux d’échanges entre lecteurs et bibliothécaires, et ces échanges nous enrichissent réciproquement, dans un vrai dialogue.

Danielle, merci de refléter si bien la conception et la mise en action de la fonction de bénévole en bibliothèque CBPT. Maintenant, peux-tu nous décrire votre ou plutôt vos publics ? Et combien avez-vous d’abonnés ?

On a 618 abonnés, et ils représentent 12% de la population de Saint Clément, ce qui est très appréciable !

Alors, si je décompose en termes d’âge, nous avons :

  • 205 abonnés enfants de moins de 12 ans
  • Et 86 jeunes entre 12 et 18 ans.
    => Ces deux tranches d’âge réunies représentent 47% de l’ensemble des abonnés !
  • Et 327 adultes.

 Nous sommes ravies d’illustrer avec ces chiffres que le livre fait partie de la vie des jeunes générations.

Une partie des enfants nous est amenée par les parents, souvent lecteurs eux-mêmes.

Une autre partie des enfants vient à nous via l’institution scolaire (crèche, école maternelle, école primaire et le Centre de Loisirs de Saint Clément). Ceci est le résultat heureux de notre partenariat avec ces institutions. Nous avons une bénévole dédiée au secteur Jeunesse. Avec son équipe, après le contact avec les directrices, elles sont en relation avec les enseignantes.

Elles sont formidables, les animations que l’équipe a concoctées pour ce jeune public !

Tiens, je t’envoie tout de suite sur ton portable une photo que nous avons prise, lors d’une animation sur la Préhistoire.

Aux mines réjouies, on voit bien que les enfants ont adoré jouer à la découverte de ces temps si lointains
Et c’est une belle récompense d’un gros investissement de l’équipe de bénévoles pour concevoir et mettre en place ce type d’animations.

Pour te donner un autre exemple, on a aussi mis en place une animation sur la découverte de l’Empire Romain. Les CM1 et CM2 se sont hyper bien impliqués, dans la joie d’un « jeu de l’oie » avec utilisation d’un dé, qui mettait sur des pistes pour les réponses à toutes les questions : Comment étaient habillés les centurions ? Que mangeaient les Romains ? A quoi ressemblaient leurs maisons ? Et bien sûr, la découverte progressive de livres révélant la réponse à toutes ces interrogations était victorieuse !

Toujours avec les CM2 et CM2, on a réussi à les intéresser +++ à Ovide, cet auteur latin né en 43 avant J.C., avec ses « Métamorphoses » !

Chapeau !
Venons-en aux abonnés adultes. Comment décrirais-tu ce public ?

Dans notre bibliothèque de Saint Clément de Rivière, les lecteurs adultes représentent 53% des abonnés. Du côté de leurs tranches d’âge, les plus de 60 ans sont majoritaires, et ils sont le cœur de notre lectorat. Ils disposent de beaucoup plus de temps que les actifs qui nous avouent qu’ils n’ont pas le temps.

Nos abonnés adultes, on a aussi de la joie à les recevoir lors de nos permanences, et à les convier à participer à une animation, comme celle de « La nuit de la lecture » !

Danielle, peux-tu nous décrire une Nuit de la lecture, telle qu’elle s’est déroulée dans la bibliothèque CBPT de Saint Clément ?

Oui, bien sûr. Ces Nuits de la lecture ont un vrai succès.

C’est une très sympathique manifestation nationale organisée par Le Centre National du Livre, sous la houlette du Ministère de la Culture. Chaque année, ils définissent un thème, fil directeur de la nuit de la lecture. Libre après à tous les participants, dont les bibliothèques, de construire leurs animations car on a carte blanche.

L’an dernier, le thème, c’était celui du patrimoine. Je peux te dire que la conception et la réalisation de cette animation ont soudé l’équipe, et que les lecteurs participants ont beaucoup apprécié !

Suspens … Dis-nous tout ! Comment vous y êtes-vous pris pour faire deviner aux participants « le » patrimoine que vous aviez choisi ?

Eh bien, on a conçu un « quizz » visant à faire deviner des éléments du patrimoine national. Les éléments de ce quizz ? Des indices tels que :

  • Le dessin d’un mammouth, au charbon de bois,
  • 1 participant qui fait le mime d’un chasseur de mammouth en action de prédation,
  • Et la lecture d’un extrait d’un livre de Maylis de Kerangal.

Voilà. La sagacité des participants a fini par déboucher sur « le » patrimoine qui nous réunissait en cette nuit de lecture : la grotte de Lascaux !

 

Je peux te dire que la complicité et le rire étaient au rendez-vous.
On a fini par un petit apéritif qu’on a offert à tous les participants.
On avait la joie aussi d’avoir en nos lieux la présence de l’adjoint à la culture du Maire de Saint Clément, ainsi que celle de son premier adjoint.  Notre partenariat avec la Municipalité est vraiment très vivant !

Compte tenu de la vitalité de ton équipe, je suppose qu’il existe d’autres animations


Je pense au Prix du Pic Saint Loup, qui remporte un vif succès.

Les bibliothèques de la Communauté de Communes du Grand Pic Saint Loup se réunissent tous les ans, une fois par an, pour sélectionner 3 ouvrages récents d’auteurs résidant dans l’Hérault.

Nb) La Communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup regroupe 36 communes sur un territoire de 57 000 hectares autour du Pic Saint-Loup, soit 9 % de la superficie du département de l’Hérault.

Lors de cette réunion inter bibliothèques qu’on a bien préparée, chaque bibliothèque présente les auteurs et les ouvrages qu’elle a sélectionnés. Tour de table très agréable, où chacun défend son choix. Il y a d’ailleurs souvent des convergences. Puis on vote, jusqu’à ce qu’un consensus s’affirme à travers la sélection de 3 auteurs / 3 livres.

Mais ça ne s’arrête pas là ! Dans un deuxième temps, chaque bibliothèque propose à ses lecteurs abonnés de lire ces 3 ouvrages, puis de dire vers qui vont leurs préférences, et pour lequel ils votent.

C’est ainsi que le livre qui a remporté le plus de voix obtient le Prix littéraire du Pic Saint Loup. Ce Prix est remis à l’autrice / l’auteur lors d’une manifestation à laquelle participent tous les lecteurs abonnés qui y ont participé.
Le Prix du Pic Saint Loup 2024 a été attribué à Lilian BATHELOT, pour son roman « Géronimo et moi ».

               

                                 Lilian BATHELOT, lauréat 2024
du
Prix littéraire du Pic Saint Loup

Danielle, ton équipe a tant de vitalité que je me dis qu’il y a aussi d’autres animations

Merci ! Oui, il y a ce formidable Prix « Livre en tête » ! Il a été créé en l’an 2000 par le Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Il s’adresse aux jeunes lecteurs, et c’est un vecteur très important pour notre présence au sein des écoles maternelles et primaires.

On a aussi d’autres animations, et elles se font en lien avec le milieu associatif :
=> Le café associatif de Saint Clément de Rivière « Les copains d’abord! ». Ils font plein de soirées, dont des soirées littéraires.

=> Et tout aussi tonique, on a l’association « Lectures Plurielles » de Saint Clément. Régulièrement, ils invitent des auteurs locaux comme Mohed Altrad, auteur de romans très bien écrits, ou des autrices à dimension nationale comme la talentueuse

               Lydie SALVAIRE

Enfin, pour conclure sur le porteur milieu associatif, je dirais que c’est important que nous participions chaque année à La Journée des Associations. Il faut y être. Ça donne de l’énergie à l’équipe, et on a 2 bénévoles qui ont été recrutées lors d’une de ces fructueuses Journées.

Ce qui est valorisant aussi, c’est d’attirer la plume de journalistes. Y a-t-il des répercussions des actions de la bibliothèque de Saint Clément de Rivière dans la presse régionale ?

Oui, régulièrement, nous sommes en contact avec notre correspondant de Midi Libre. La dernière fois que nous l’avons sollicité, c’était pour qu’il se fasse l’écho de notre dernière « Nuit de la lecture ». Il n’a pas pu venir ce soir-là, mais je lui ai envoyé nos éléments, ainsi que des photos d’illustration. Eh bien, il nous a sorti un article très bien rédigé, qui reflétait tout-à-fait ce qu’on souhaitait.

On publie aussi dans le Journal Municipal « Le Saint-Clémentois », en communiquant la liste des dernières acquisitions de livres et en publiant des articles sur nos activités. C’est une belle façon d’attirer à nous de nouveaux lecteurs. Ce Journal existe en version papier mais aussi sur internet.

Danielle, quelques internautes qui te lisent seront tentés de rejoindre une des bibliothèques de Culture et Bibliothèques Pour Tous du département de l’Hérault. Parfois, ils peuvent se poser la question de leur qualification pour devenir bénévole. Qu’en est-il ?

Il n’est pas nécessaire d’avoir été un professionnel du livre ou du monde de la culture pour devenir bénévole dans une de nos bibliothèques.

La seule pierre angulaire, c’est d’aimer lire, c’est tout ! C’est ça, et c’est bien sûr aussi d’aimer faire partager ce goût de la lecture, quels que soient le style ou la nature des ouvrages.

Sur les 27 bénévoles que nous sommes, 4 n’ont pas suivi la formation et ne sont donc pas certifiées. Mais elles assurent parfaitement bien les différentes missions bénévoles, tout au long de l’année.

Ceci dit, CBPT dispense une formation aux bénévoles qui le souhaitent. Ce n’est pas une obligation, mais moi, je peux témoigner que ça m’a tout de suite mis le pied à l’étrier.

Cette qualification interne, c’est un véritable plus pour exercer la fonction de bibliothécaire dans nos bibliothèques CBPT car ça permet d’acquérir des notions techniques, et surtout, d’appréhender pleinement l’esprit CBPT.

D’autres avantages :

  • La formation est très accessible,
  • A l’issue de cette formation, on ne doute pas de soi. On a appris comment référencer les nouveaux livres, comment les classer, etc. On participe plus aisément aux activités de CBPT, et tout ça favorise l’intégration.

Danielle, en conclusion, qu’apporte ce bénévolat ?

Je dirais qu’une bibliothèque, c’est un lieu de convivialité, d’échanges et de rencontres.
Venir dans une bibliothèque, c’est créer du lien autour d’une passion commune : la lecture.
La lecture, c’est ce qui nous unit au sein de l’association et favorise une complicité amicale.
Je dirais aussi que la lecture nous ancre dans nos lieux de vie, et j’apprécie de croiser des personnes abonnées, quand je vais faire mon marché.
Enfin, très important : en faisant ce bénévolat au sein d’une équipe, on se sent utile, et ça contribue à donner encore plus de sens à notre existence.

Ton mot de synthèse ?

Le lien !

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Lectrices et lecteurs de cette interview,
voici toutes les informations qui vous permettront de découvrir
la bibliothèque CBPT Culture et Bibliothèques Pour Tous de Saint Clément de Rivière :

Adresse :
Centre commercial Le Poulidou
4 rue Saint Jean
34980 Saint Clément de Rivière

Téléphone :
04 67 84 23 14

Adresse courriel :
cbptstclement@sfr.fr

Site internet :
https:\\www.bibliotheque-cbpt-st-clement.fr

 

 

Récit « L’impossible retour », d’Amélie Nothomb

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  • « L’impossible retour », d’Amélie Nothomb (Ed. Albin Michel – 18,90 € – 157 pages – Août 2024)

par Patricia Laurentin (BPT UTT et CHRU/GdR) , le 31 mars 2025

 

L’Auteur

Amélie Nothomb, romancière belge de langue française, est  née le 9 juillet 1966 à Etterbeek. Fille de diplomate, elle a passé sa prime jeunesse au Japon, lorsque son père était consul général à Osaka, puis plus tard, après ses études,  agrégation gréco-latine en poche, son père étant alors ambassadeur de Belgique au Japon
Autrice prolifique et bien connue, elle publie un ouvrage par an depuis 1992, année de publication de son premier roman « Hygiène de l’assassin »

 

Le Livre

« Le Japon est mon premier échec amoureux… Je n’y arrive pas », nous dit Amélie Nothomb.
A quoi n’arrive-telle pas ? C’est une véritable angoisse pour elle !

Et pourtant c’est avec talent et humour qu’ « elle arrive » à nous convaincre du contraire : Dans ce récit autobiographique, sous forme de carnet de voyage «elle arrive » à être un merveilleux guide du Japon  pour son amie Pep qui l’accompagne. Cette dernière lui permet de renouer avec cette culture asiatique qu’Amélie a bien connue dans sa jeunesse  et, tout en étant attentionnée pour la jeune femme , elle livre aussi au lecteur sa connaissance psychologique de la mentalité japonaise. Nous visitons avec elle un temple, nous grimpons en haut d’une montagne, nous admirons le « Pavillon d’or » mis en scène par le grand auteur japonais Mishima.

L’état d’extase est souvent au rendez-vous de ces visites. Un état qu’on n’explique pas…; ou peut-être en évoquant une sensation de vide, propre à la culture japonaise. « L’air est pur et nous respirons à pleins poumons ; je voudrais rester ici toujours», nous dit-elle en haut de sa montagne.

Cependant «L’impossible retour » titre de son livre, nous pose question ; Amélie Nothomb est-elle toujours amoureuse du Japon ? Sa réponse sera donnée à la fin de ce récit …

Le lecteur appréciera ce carnet de voyage plein de vie avec une pointe d’humour qui nous fait sourire et aussi nous permet d’aimer ses réflexions originales et savoureuses.

Patricia Laurentin, (BPT UTT et CHU/GdR)

Roman « Le doux murmure des Carpates » d’Anne-Sophie Lacombe

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Roman « LE DOUX MURMURE DES CARPATES », d’Anne-Sophie Lacombe ( Editions Le Héron Bleu –  255 pages – Prix 16,50 euros)

Fiche de lecture de Brigitte Mangoni, le 17 mars 2025

Roman lauréat du Prix SERANNE 2024, organisé par le Grand Pic Saint-Loup.

La couverture représente une sculpture de Constantin Brancusi, sculpteur roumain, né en 1876 et mort en 1957. Une collection de ses sculptures est exposée au centre Pompidou à Paris.

L’AUTRICE : Anne-Sophie Lacombe

Anne-Sophie Lacombe est écrivaine à Villeneuve-lès-Maguelone.
Pourquoi est-elle devenue écrivaine ? Littéraire contrariée, elle excellait aussi dans les matières scientifiques. Elle a suivi le parcours des bons élèves que l’on envoie vers des métiers sûrs. Aujourd’hui, Anne-Sophie Lacombe est fonctionnaire des collectivités territoriales, mais sa passion c’est l’écriture. Elle écrit depuis 2006. D’abord des poèmes. Installée dans la région, elle avouera que c’est le pourtour méditerranéen qui l’a révélée.
Elle a publié un premier roman en septembre 2023, intitulé Le Doux murmure des Carpates aux éditions Le héron bleu. Interviewée dans Midi Livre elle dira : « J’ai souhaité que ce roman, fruit d’un long processus de création, soit conçu avec des acteurs de proximité, Le graphisme a été réalisé par Isabelle Michel, infographiste à Villeneuve et imprimé par AGL, imprimerie familiale basée à Maurin. ».

Son livre a été sélectionné pour le Prix des lecteurs du grand Pic Saint-Loup. Il a été soumis aux votes du public du 14 juin au 15 novembre 2024, avant une remise de prix qui a eu  lieu le 28 novembre 2024, à Saint-Gély-du-Fesc. Anne-Sophie Lacombe a assisté à une conférence à la gazette café à Montpellier le Samedi 22 juin 2024  afin de parler de son premier roman.

Ce prix est une reconnaissance par les 18 médiathèques du réseau et les lecteurs enthousiasmés par ce roman.


LE LIVRE

Ce dernier a pour thème l’exil, la quête d’identité, les mécanismes de transmission transgénérationnelle, ainsi que le métier de sage-femme à travers l’histoire d’Ileana, jeune femme d’origine roumaine arrivée en France à l’âge de 7 ans, sa famille ayant fui la dictature de Ceaucescu.

Résumé : Ileana est une enfant de 7 ans lorsqu’elle fuit la dictature de Ceausescu en Roumanie. Elle fuit Bucarest dans la nuit et le froid, avec sa mère et sa grand-mère paternelle, Mamina, afin de retrouver son père, déjà parti à Paris depuis plusieurs mois.

A Paris, la petite famille mènera une existence heureuse, rêvée, pour la petite Ileana qui mange enfin à sa faim, a des vêtements décents, des jouets. Seule Mamina, déracinée aura beaucoup de difficultés à s’intégrer, elle refusera de parler et de manger français.

Cette merveilleuse grand-mère comblera d’amour l’enfant, et lui fera découvrir des recettes de la cuisine roumaine.

Les parents seront plus froids et mettront la pression à Ileana pour avoir les meilleures notes en classe, exceller en Français et ne pas parler Roumain. Leur passé est derrière eux.

La loi du silence règne au sein de cette famille qui n’évoque jamais la Roumanie. Les parents d’Ileana ne racontent rien à l’enfant et s’obstinent à ne plus vouloir entendre parler « leur ancienne langue » ou manger les plats roumains que leur confectionne avec beaucoup d’amour Mamina, la grand-mère paternelle.

Mamina disparaitra pourtant lorsque Ileana aura 17 ans, et la perte de cette grand-mère sera difficile à accepter pour la jeune fille.

Elle deviendra une adulte qui fera des études de sage-femme, se mariera et aura deux enfants.

Du passé et de son ascendance en Roumanie, Ileana n’aura jamais d’informations. Les parents s’obstineront et ne révèleront rien.

Arrivée à 30 ans, Ileana bien que parfaitement intégrée en France, souffre. Son passé deviendra une obsession et même si elle est infiniment reconnaissante à la France, laquelle l’a accueillie, lui a offert la sécurité, la liberté d’expression, un métier, elle a besoin de savoir. Les souvenirs et la culture de sa grand-mère Mamina l’obsèdent et la nostalgie du pays qui l’a vue naître, la Roumanie, s’installe, et ne la quittera plus.

Elle décide de faire un séjour à Bucarest, et va rechercher activement l’histoire de ses ascendants. Elle y découvrira les secrets de sa famille.


Mots clés :
Nostalgie, Intégration, déracinement, ascendance, culpabilité, amour, métier de sage-femme, transmission transgénérationnelle.


Mon analyse et ressenti
: J’ai beaucoup aimé ce roman car il est très bien construit et d’une grande sensibilité. L’écriture est fluide, cohérente,  narrative et a un intérêt historique, il est d’autre part très bien documenté sur l’époque terrible de la dictature de Ceausescu et de ses militaires qui ont fait régner la terreur. Il m’a permis de comprendre mieux cette époque. Les qualités rédactionnelles de l’autrice sont indéniables. Sophie Lacombe est créative et transmet aux lecteurs des émotions.

Dans cette histoire, le lecteur peut ressentir une certaine frustration et incompréhension devant l’attitude des parents qui ne révèlent rien à leur fille. C’est une bataille permanente pour Ileana si intégrée en France et pourtant si tiraillée et culpabilisée de ne pas transmettre à ses enfants la culture des ascendants (langue, culture). Enfin, c’est un livre d’amour où le sens de la famille est très fort. La nostalgie y est omniprésente.

J’attends avec impatience le prochain roman d’Anne-Sophie Lacombe qui devrait nous transporter sur l’archipel tanzanien situé au large des côtes de l’Afrique de l’Est à Zanzibar.

Brigitte Mangoni (bibl. St Georges d’Orques), le 17 mars 2025

Compte Rendu de la rencontre avec l’auteur Anne-Sophie Lacombe, le 17 mars 2025

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A LA DECOUVERTE D’UNE ECRIVAINE QUI VIT A VILLENEUVE LES MAGUELONE MAIS NOUS TRANSPORTE EN ROUMANIE, SUR LES CIMES DES CARPATES

      Le massif montagneux des Carpates

 

 Anne-Sophie LACOMBE
« Le doux murmure des Carpates »
Editions Le Héron Bleu

En cette fin d’hiver, des bénévoles de Culture et Bibliothèques Pour Tous se sont cordialement réunies dans la bibliothèque CBPT de Saint Clément de Rivière.

Nos objectifs ?

  • Accueillir l’autrice Anne-Sophie LACOMBE,
  • Découvrir l’univers de son premier roman : « Le doux murmure des Carpates»,
  • Et nous imprégner de ses paroles pour saisir la magie de la création littéraire.

Venez, suivez nous ! Et voici deux photos pour vous mettre l’eau à la bouche :        

                                   

Pour bien commencer, à l’arrivée des bénévoles de CBPT nous sommes accueillies par Danielle KELLER, bénévole responsable de la bibliothèque de Saint Clément de Rivière, et par son équipe. Elles savent tellement bien valoriser les ouvrages présentés dans leurs rayons qu’on a envie de tout emprunter !

Et pour continuer de bien commencer, nous voilà avec des gourmandises de l’après-midi, et une bonne tasse de café ou de thé à la main.

De droite à gauche :
Ecrivaine Anne-Sophie LACOMBE,
Brigitte MANGONI & Denise DELTERME,
Co-organisatrices de cette Rencontre Littéraire

Ah, auparavant, des informations d’organisation interne nous sont communiquées.
Les voici, brièvement présentées car on a hâte d’entrer dans le vif du sujet !

Parole à Dany SCHNEIDER, Présidente de CBPT 34 :

  • Notre prochaine Assemblée Générale se tiendra vendredi 6 juin, à Pézenas. Au programme :
    => le matin, présentation du dynamisme de CBPT 34, son actualité et ses projections harmonieuses dans nos réalisations à venir.
    => L’après-midi, visite culturelle guidée de Pézenas qui regorge de richesses architecturales porteuses de son histoire.
  • Notre futur Conseil d’Administration aura lieu 26 mai matin, à 9h30, dans notre local d’Antigone.

 

Parole à Denise DELTERME, co-organisatrice avec Brigitte MANGONI des « Rencontres autour des Livres » :

  • Retenez bien cette date du 26 mai que Dany vient de nous annoncer pour le C.A. En effet, le même jour, mais l’après-midi, nous vous donnons rendez-vous pour de nouvelles Rencontres !

Le thème ? Nos coups de foudre à l’issue de la Comédie du Livre / 10 jours en mai.
Cet important événement littéraire aura lieu cette année du 9 au 18 mai 2025. Nous serons plusieurs à aller à la découverte de nouveaux auteurs ou nous réchauffer auprès d’autrices, d’auteurs qui nous ont déjà enchantés.
Bienvenue à vos présentations lundi 26 mai, à partir de 14h00, dans le grand local ADRA d’Antigone (adjacent à la pharmacie de la place du Nombre d’Or).
Le programme des festivités n’est pas encore dévoilé, mais ça ne saurait guère tarder. En cliquant sur ce lien internet, vous pourrez pressentir à quelle(s) conférence(s) vous vous rendrez :
Le festival | (10joursenmai.fr)

AVANT-GOUT du doux murmure des Carpates

Brigitte MANGONI, bénévole à la Bibliothèque CBPT de Saint Georges d’Orques, ne résiste pas à la joie de nous faire part de ses impressions à la lecture de ce premier roman d’Anne-Sophie LACOMBE « Le doux murmure des Carpates ». Son appréciation est élogieuse :

  • L’écriture est fluide,
  • On se laisse emporter dans l’histoire d’une jeune enfant,
  • Les thèmes de l’exil, de la quête d’identité, des liens transgénérationnels sont omniprésents et superbement développés.

Brigitte nous fait part de ses mots clés : Exil / Nostalgie / Intégration / Déracinement / Transmission générationnelle, mais aussi : Table rase du passé / Loi du silence / Culpabilité.

Elle nous précise que ce roman avait été sélectionné pour le Prix des lecteurs du Grand Pic Saint Loup, et qu’il a obtenu le Prix Seranne. C’est très mérité car quand on commence à le lire, on est transporté dans un univers, et on ne le quitte plus.

Brigitte va bientôt publier sa présentation sur notre site. Internautes, en consultant cet article, vous aurez un éclairage qui vous donnera envie de suivre la destinée de Iléana, une enfant roumaine exilée en France à l’âge de 7 ans, sa famille fuyant la dictature Ceausescu.

Si vous ne trouvez pas ce doux murmure des Carpates en librairie, commandez-le, ou venez l’emprunter dans une de nos bibliothèques CBPT !

Place, maintenant, à l’autrice Anne-Sophie LACOMBE,
Qui a répondu favorablement à notre invitation,
Et que nous avons l’honneur de recevoir aujourd’hui.

Anne-Sophie LACOMBE, le 17 mars 2025,
présentant son premier roman
et nous faisant partager les prémisses de sa prochaine création littéraire

Nous voilà toutes confortablement installées dans un espace agréablement aménagé de la Bibliothèque de Saint Clément de Rivière.

Denise Delterme :
« Merci, Anne-Sophie Lacombe, pour votre présence. Nous avons la chance d’avoir avec vous une écrivaine locale car vous vivez à Villeneuve Lès Maguelone, mais la qualité de votre écriture commence à vous faire accéder à une reconnaissance nationale. Et je crois savoir que vous êtes invitée en mai à Paris, par le centre culturel roumain. Anne-Sophie, pouvez-vous vous présenter à nous, puis nous dire comment vous êtes venue à l’écriture, jusqu’à publier ce premier roman ?

Anne-Sophie Lacombe :
Le goût de la lecture, de la littérature puis de l’écriture, j’ai toujours eu ça en moi. Très tôt, j’ai dévoré les livres. Mais j’ai été une littéraire contrariée. J’ai donc fait des études de droit et je suis devenue fonctionnaire territoriale. J’ai vécu et fondé une famille à Bordeaux puis, en 2011, j’ai fait le choix de la Méditerranée. J’ai vraiment le sentiment d’être ici chez moi, et ça a libéré ma créativité. Quelque chose en moi s’est libéré.

Denise Delterme :
Vous vous en doutez, Anne-Sophie, les questions des bénévoles bibliothécaires, ici présentes, vont fuser ! Et voici la première :

Question :
Tout au long de ce roman, la narration est faite à la première personne du singulier, et on suit une petite enfant exilée de 7 ans, d’origine roumaine, qui grandit puis devient une femme ayant fait le choix de devenir sage-femme – fonction qui va la relier à ses grands-mères et arrière arrière grands-mères, ses « maminas » de Roumanie.

Votre roman traite tellement fortement le thème de l’exil et du besoin d’être en lien avec ses origines, que j’ai cru qu’il y avait une part d’autobiographie. Mais non ! Nous confirmez-vous que vous n’avez aucun lien avec la Roumanie ?

Sourire de Anne-Sophie Lacombe :

Effectivement, je suis née en France, de nationalité française, et je n’ai aucun lien familial avec la Roumanie. J’ose même avouer que je n’y suis encore jamais allée. Mais bien sûr, la Roumanie compte dans ma vie puisque c’est le pays que j’ai choisi pour mon premier roman. Il a fallu que je travaille ardemment pour m’imprégner de ses us et coutumes, de sa culture, de son histoire, et notamment de cette terrible période de dictature qui a fait tant de victimes, et conduit à l’exil un nombre important de familles.

Question :
Quels seraient les auteurs que vous aimez, et qui ont pu vous inspirer ?

Anne-Sophie Lacombe :
Spontanément, il me vient à l’esprit deux livres :

  • « Un brillant avenir», de Catherine Cusset, qui est d’origine bretonne, et vit aux Etats-Unis. Dans ce livre, il est question aussi de la Roumanie !
  • Et « La vierge en bleu », de Tracy Chevalier, qui raconte le parcours d’une femme isolée se mettant à effectuer des recherches sur ses ascendants, et se découvrant une ancêtre du 16ème siècle confrontée très directement à cette terrible guerre de religion qui a opposé les Catholiques et les Protestants.

Ces deux ouvrages ont été une sorte de terreau pour moi, et j’ai tiré sur les fils.

Question :
Quelles sont les conditions dans lesquelles vous écrivez ? Qu’est-ce qui favorise votre créativité ?

Anne-Sophie Lacombe :
Alors j’écris devant mon ordi. Il m’est arrivé, en déplacements, d’écrire en manuscrit, mais ça m’a fait perdre beaucoup de temps.
Il me faut aussi gérer au mieux ma vie familiale, ma vie professionnelle, et concilier harmonieusement tout ça. Mon mari m’apporte une aide en informatique, et c’est précieux.  C’est une recherche d’équilibre perpétuelle. Je travaille les vendredis, les samedis. Et je m’astreins à une discipline ! Ainsi, il ne faut pas que j’aie une lessive à étendre ou une tonne de linge à repasser qui m’attend !

Rires complices de l’assemblée

Vous dire aussi que l’écriture de mon premier roman m’a pris beaucoup de temps. Une fois fini, j’ai ressenti le besoin d’être relue. J’ai donc cherché et trouvé un Conseil littéraire. Cette femme s’est avérée être de bon conseil puisqu’elle m’a suggéré de raccourcir certains passages, d’éviter en quelque sorte des redites, même si ce n’était pas pareillement exprimé.
Eric-Emmanuel Schmitt, auteur prolifique de qualité, a, me semble-t-il, exprimé, lors d’une interview, combien il est important de réécrire, de couper encore et encore, jusqu’à trouver le bon équilibre de la phrase.

Je me suis donc attelée à ces coupures. Ça m’a pris 9 mois… Toute une symbolique !

Denise Delterme :
Les Roumains bénéficient d’une culture francophone, et sont très francophiles. La langue française a longtemps été « la » langue de la diplomatie. Lors de l’exil consécutif à un dictature impitoyable, beaucoup de personnes qui s’étaient réfugiées en France étaient CSP + (Catégorie Socio-Professionnelle regroupant les cadres et les chefs d’entreprises).
La culture et l’art sont en liens étroits, ou plutôt imbriqués. Anne-Sophie, la 1ère de couverture de votre livre est magnifique. Comment s’est opéré votre choix ?

Anne-Sophie Lacombe :
Son roman entre les mains, Anne-Sophie nous présente la 1ère de couverture, et fait circuler dans l’assemblée un album d’art consacré à Brancusi, ce grand artiste Roumain qui a marqué le XXème siècle. Elle nous montre une photo de la fameuse statue qui a obsédé Brancusi (Mademoiselle Pogany), qu’il a reproduite de multiples fois, « ni tout-à-fait la même, ni tout-à-fait une autre ».

             

         Mademoiselle Pogany               Constantin Brancusi                                   Le baiser

Anne-Sophie Lacombe nous confie :
« Quand j’ai découvert cette statue, j’ai eu le coup de foudre. Brancusi, il est unique.

Il est né en Roumanie en 1876 et décédé en 1957 à Paris, naturalisé français. Ses parents étaient des paysans aisés des Carpates, et son père sculptait le bois.
En 1912, il part à pied à Paris ! En ce début du XXème siècle, Paris est aussi capitale de l’art, et accueille des artistes venant des 4 coins du monde.
Bien sûr, il va à l’atelier de Rodin. Mais il n’y restera pas longtemps, en expliquant : « Il ne pousse rien à l’ombre des grands arbres ».

Rapidement, son talent sera reconnu. Oui, de son vivant, Brancusi a même été la coqueluche des Parisiens ! A cette époque, il est dans une quête absolue, avec son désir de réalisation d’un rêve : sculpter et faire monter une colonne jusqu’au ciel ! Ses années 30 ont été imprégnées de son obsession artistique qui deviendra réalité. Cette colonne est dans le sud de la Roumanie, et elle mesure … 29 mètres.

Voilà, vous savez maintenant pourquoi j’ai dans « Le doux murmure des Carpates » cette belle illustration graphique qui fait se côtoyer ce visage d’une beauté sidérante et cette colonne métaphysique. La représentation de ces deux œuvres majeures que j’ai réunies sur la 1ère de couverture de mon 1er roman illustre très bien l’identité de la Roumanie dont mon livre est imprégné. Merci à Fabienne Bourgeade, amie artiste graphiste d’une amie, qui a concrétisé ce que je souhaitais.

         La tour sans fin

Question :
Le titre de votre roman est magnifique. Il interroge, il est poétique. Comment l’avez-vous trouvé ?

Anne-Sophie Lacombe :
« Le doux murmure des Carpates » s’est d’emblée imposé à moi comme « le » titre le plus représentatif du pays qui m’inspirait, la Roumanie, avec ses massifs montagneux majestueux des Carpates.

Question :
Beaucoup de vos lecteurs, et nous en sommes, ont beaucoup aimé votre premier roman. Certains ont très probablement pris contact avec vous. Que vous apportent ces échanges avec vos lecteurs ?

Anne-Sophie Lacombe :
Beaucoup de joie. Des émotions aussi. Je pense notamment à une femme qui travaillait à l’ambassade de Roumanie, et m’a téléphoné. Cette conversation a été très riche. Et voilà que quelques mois après, elle m’a envoyé une photo d’elle en Roumanie, posant devant la colonne de Brancusi qui monte au ciel, et tenant dans ses mains mon roman ! Je lui en suis infiniment reconnaissante.

Question :
On croit savoir que vous êtes en train d’écrire votre deuxième roman. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Anne-Sophie Lacombe :
Oui ! Même qu’il est déjà bien avancé. Là aussi, mon roman est imprégné d’un lieu fort de son histoire : Zanzibar, cet archipel de Tanzanie qui a connu l’esclavage. C’est leur quête de la liberté qui m’a fortement interpellée.

Comme pour la Roumanie, j’ai fait un gros travail de documentation. Oui, j’ai consulté un grand nombre de textes, y compris dans la langue anglaise car tout n’a pas été traduit en français. C’est comme ça que ça « imprime » en moi ! Je ne suis pas historienne, mais pour autant, je ne suis pas à côté de la vérité, et tout ce que je relate est plausible.

 * * * * * * * * * * * * * * *

Anne-Sophie, les bénévoles bibliothécaires de Culture et Bibliothèques Pour Tous
ont hâte d’être vos futures premières lectrices de votre deuxième roman

Mais que le temps file vite ! Nous voilà arrivées au terme de cette belle interview.
Nous ne résistons pas à lire deux extraits du doux murmure des Carpates. L’un choisi par une bénévole bibliothécaire, l’autre choisi par l’autrice elle-même.

Lectrices et lecteurs de cette interview, sachez que le choix d’extraits est un choix grand angle. On n’a que l’embarras du choix pour décider d’un condensé, tellement de multiples paragraphes sont imprégnés de ces aspects essentiels de la rencontre de deux cultures et des souffrances de l’exil.

 

POUR FINIR EN BEAUTE :

Eloge de Danielle KELLER, bénévole responsable de la bibliothèque de Saint Clément de Rivière :

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire votre roman. Au Prix du Pic Saint Loup, je l’ai ardemment défendu. L’histoire est très bien construite, et, cerise sur le gâteau, c’est une très belle écriture. Les phrases ont un riche vocabulaire très précis, et leur construction est très travaillée. Les bénévoles qui ont eu aussi un coup de cœur se joignent à moi pour vous dire merci.

Amatrices et amateurs de subtile littérature,
Belle découverte à vous de ce doux murmure des Carpates
Qu’Anne-Sophie Lacombe vous donne à écouter