“Les vestiges du jour” de Kazuo Ishiguro

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“Les vestiges du jour” , roman de Kazuo Ishiguro, publié en 1989, présenté par Jean-Pol Isambert  le 4/12/2017

C’est son 3ème roman, écrit en 1989, et qui l’a rendu célèbre dans le monde entier. Il raconte l’histoire d’un majordome, Stevens, au service d’un influent gentleman Lord Darlington, dont le domaine est ensuite acquis par un riche américain, Mr. Farraday, aux manières beaucoup plus rustres.

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“Ma vie de pingouin”, de Katarina Mazetti

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Lors de la rencontre autour des livres du 17 octobre 2017, Catherine Bresson (BPT UTT) a présenté le roman “Ma vie de pingouin“, de Katarina Mazetti, publié aux éditions Gaïa en 2015 ( 314 p.)

             Née en avril 1944 à Stockolm, Katarina Mazetti est journaliste, auteur de plusieurs ouvrages de littérature d’enfants et de jeunesse, ainsi que de romans pour adulte dont le plus connu est« Le mec de la tombe d’à coté ». C’est un auteur très apprécié en France où elle intervient régulièrement dans des manifestations littéraires. Le livre est écrit en 2008 et traduit en français en 2015 par Lena Grumpbach. Le titre et l’illustration de la couverture sont résolument humoristique !

L’écriture est originale, et le livre peut se lire de 2 façons comme expliqué dans la Préface, linéaire ou transversale. Linéaire pour les trois personnages principaux Wilma, Tomas et Alba. Pour ceux qui veulent en savoir plus, un coup d’oeil dans les cabines : 502, 311, 412.Ces chapitres sont quant à eux, écrits en italique.

Nous voici donc embarqués avec une cinquantaine de croisiéristes pour un voyage de plusieurs semaines en Antarctique.(Page 9). Sur l’Orlovsky les personnages sont variés, étude sociologique et de caractères à l’appui. Certains bien droits dans leurs bottes, d’autres chancellent au propre et au figuré – on boit beaucoup dans ces croisières de luxe -, et se cherchent, un peu perdus….
-Wilma, jeune femme toujours gaie et positive mais qui cache un grave problème de santé à venir. -Tomas, journaliste,désabusé et dépressif après un divorce et donc la perte de ses deux enfants . Pourquoi a-t-il entrepris ce voyage ? -Alba : presque sexagénaire, autonome et entreprenante, elle voyage avec presque rien, étudie sur son journal de bord en les comparant humains et animaux,(p 233) retrouve un amour de jeunesse en la personne de Swen, le médecin du bord. -Des couples mal assortis, Des femmes qui draguent, des ornithologues toujours rivés au bastinguage avec leurs jumelles !!!….Tout cela est très divertissant, bien que derrière cette façade se cachent des situations humaines , elles beaucoup moins divertissantes.
Roman très agréable à lire, pétillant et insolite , intéressant du point de vue nature et faune de l’Antarctique.(P. 186, récit du léopard des mers) Le voyage est documenté, des repères géographiques magnifiques….qui vous incitent à consulter Wikipédia, sont cités particulièrement. J’ai passé un très agréable moment en lisant ce livre.

 

“Le livre que je ne voulais pas écrire”, de Erwan Lahrer

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Lors de la rencontre autour des livres du 17 ocobre 2017, Geneviève Munier  ( BPT UTT) a présenté “Le livre que je ne voulais pas écrire“, de Erwan Lahrer, publié aux éditions Quidam éditeur en Aout 2017

Erwan Lahrer est né en 1970 et écrit depuis son plus jeune âge, à la main, ce qu’il fait encore aujourd’hui. Son dernier ouvrage “Le livre que je ne voulais pas écrire” est son sixième. Pourquoi ce titre ? Tout simplement parce que, en effet, il ne voulait pas raconter “son” Bataclan. Car, oui, amateur de rock, il était au bataclan ce soir du 13 novembre 2015. Il a été blessé, hospitalisé, mais il vit. Il refuse toute interview, ne veut rien dire de cette soirée, ne rien écrire. Lui, est romancier. Pourtant, incité par nombre de ses proches qui lui demandent de témoigner, il finit par se dire qu’après tout il est aux confins de l’intime et d’un drame national et que peut-être on peut faire de la littérature avec ce sujet et commence à écrire. Il raconte les faits, sans se plaindre, frontalement. Il raconte aussi l’avant : comment il est devenu écrivain, et l’après : comment il se répare, cherche à comprendre. Et il a l’idée de demander à ses proches, amis, écrivains, famille de contribuer à l’écriture de ce livre. C’est ainsi que chacun dit comment il a vécu cette soirée – nuit- du 13 novembre. Ainsi nous avons seize moments “vus du dehors”. Il s’agit bien d’un “objet littéraire”, comme aime à l’appeler l’auteur qui passe du “tu” au “il” pour finalement revenir au “je”, d’une grande sensibilité, magnifiquement écrit, émouvant voire bouleversant sans toutefois manquer d’humour.

“Jeu Blanc”, de Richard Wagamese

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Lors de la rencontre autour des livre du 17 octobre 2017, Mireille Valcarcel (BPT St Georges d’Orques) a présenté le roman “JEU BLANC”,  de Richard WAGAMESE, publié aux éditions Zoé en 2017.

Richard Wagamese, né en 1955 en Ontario et décédé en mars 2017 est Ojibwé de la Première Nation de Wabaseemoong dans le Nord-Ouest de l’Ontario. Il a voué son écriture à la culture indienne du Canada, à sa complexité et ses meurtrissures, et a été récompensé pour cela par de nombreux prix nationaux. Il a publié treize romans, mais seulement deux ont été traduits en français par les éditions Zoé, “Les étoiles s’éteignent à l’aube” en 2016 et “Jeu blanc” en 2017.

Résumé : Dans un centre de désintoxication, Saul Indian Horse a décidé de raconter son histoire : son enfance au cœur du Canada, bercée par les légendes et les traditions ojibwés, son exil à huit ans avec sa grand-mère suite à un hiver particulièrement dur, son adolescence, passée dans un internat où des Blancs se sont efforcés d’effacer en lui toute trace d’indianité. « Ils m’emmenèrent dans un pensionnat, le St Jerome’s Residential Scholl. Une fois j’avais lu qu’il y avait dans l’univers des trous qui avalaient toute la lumière, tous les corps. St Jerome vola toute la lumière de mon monde » (page 52). C’est pourtant là que Saul trouvera son salut, grâce au hockey sur glace, le Jeu blanc. Joueur surdoué, il entamera une carrière parmi les meilleurs du pays. Mais c’est sans compter le racisme qui règne dans le Canada des années 1970, même au sein du sport national. Son récit poétique, réaliste et extrêmement émouvant sera libérateur. « J’entre dans la paix des créatures sauvages (…) Un moment je m’abandonne à la grâce du monde et je suis libre » Wendell Berry

“Dans l’épaisseur de la chair”, de J.M. Blas de Roblès

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Lors de la rencontre autour des livres du 17 octobre 2017, Françoise Pasco (BPT Sète) a présenté le roman “Dans l’épaisseur de la chair” de Jean-Marie Blas de Roblès,  publié en août 2017 aux éditions Zulma,

L’auteur : né en 1954 à Sidi bel Abbès, rapatrié en France métropolitaine en 1962 avec sa famille. Historien et philosophe, a enseigné au Brésil et en Chine. A écrit des nouvelles, de la poésie, des essais (archéologie en Afrique du Nord) et 5 ou 6 romans dont “Là où les tigres sont chez eux“, Prix Médicis 2008.

Ce roman nous raconte l’histoire de l’Algérie à travers la saga d’une famille d’origine espagnole, installée à Sidi bel Abbès depuis la fin du XIXème siècle. En cette rentrée littéraire, de nombreux livres parlent de l’Algérie, dont L’art de perdre, d’Alice Zeniter …
Cette histoire est vraisemblablement très inspirée de celle de sa propre famille. Genre : roman autobiographique ? Autofiction ?

Le narrateur, Thomas, divorcé, qui habite le Nord de la France (Paris?), profite de chaque vacance pour descendre à Carqueiranne chez ses parents. Son grand plaisir est d’accompagner son père, 93 ans, sur son pointu, dans des parties de pêche qui se passent depuis toujours selon des rites immuables. Mais un jour, au cours d’une discussion familiale, son père lui jette : « Toi, de toute façon, tu n’as jamais été un vrai pied-noir ! ». Thomas, choqué et perplexe, part le lendemain seul en mer, veille de Noël, mais horreur, il tombe à l’eau ; il s’aperçoit qu’il ne peut plus remonter à bord comme quand il était jeune et va donc passer de longues heures accroché au cordage de l’ancre. Entre son angoisse qui grandit et ses pensées autour de la phrase de son père, il se raconte et nous raconte l’histoire de sa famille en Algérie, et en particulier la vie de son père, études brillantes de médecine, guerre en Italie et en France, puis les « événements » et l’adaptation à une nouvelle vie en France.

J’ai aimé ce livre pour cette construction originale, pour le style à la fois travaillé et fluide, pour le ton, tantôt poétique, parfois humoristique, souvent émouvant et nostalgique pour les souvenirs d’enfance, les anecdotes truculentes du petit peuple de Sidi Bel Abbès, dur et hallucinant pour les épisodes de guerre. Ce roman est un hymne d’amour d’un fils à son père, un hombre courageux, altruiste, intelligent, aimant la vie par-dessus tout.

C’est un roman que l’on ne lâche pas, à recommander à tous.