Roman “Les enfants sont rois” par Delphine de Vigan

Loading

Delphine de VIGAN – “Les enfants sont rois” – Ed. Gallimard – Février 2021 – 347 pages – 20 €

(par Patricia Laurentin, le 1er Juin 2021)

« Et puis dans un sourire épanoui, rassurant, Mélanie, maman de Kimmy et Sammy, concluait « Vous savez, chez nous, les enfants sont rois ». Mais quel est le royaume de ces deux enfants de 6 et 8 ans ?  C’est le monde des videos dont ils sont les acteurs filmés par leur mère, c’est le monde des réseaux sociaux qui les accueillent. « Acheter, déballer, manger sont les principales activités de ces enfants ». Est-ce le bonheur de ces petits rois ? On ne sait pas, mais on sait qu’ils font la joie de leur mère et surtout des sponsors plus ou moins bien dissimulés, sans oublier les millions de fans qui les aiment et le leur disent.

Puis un jour Kimmy, agée de 6 ans, disparaît. C’est le grain de sable de la belle histoire. Delphine de Vigan va nous emmener dans un  suspense qui n’a rien de virtuel. Vont alors se superposer le monde “féérique” de cette téléréalité  addictive soit-disant pleine d’amour ,  et le monde réel d’une petite fille en danger. Ce livre est une enquête policière captivante, mais aussi une réflexion bien documentée sur la dérive des nouveaux moyens de communication.

Roman: “Un voisin trop discret” de Iain LEVISON

Loading

Par Patricia Laurentin, le 25 Mai 2021

LEVISON Iain – « Un voisin trop discret »- Ed. Liana Levi  –  Mars 2021  –  218 pages  –  19 €

 

Est-il si discret ce voisin qui écoute tout ce qui passe dans l’appartement d’à côté ? Bien sûr que non ! Avez-vous envie d’être dans la peau de ce voisin indiscret , ou bien dans celle d’un tireur d’élite des Forces Spéciales Américaines ? Si oui, lisez ce livre qui vous emmènera dans des situations bien différentes, et vous ne vous ennuierez pas. Le style de Iain Levison est précis, les dialogues sont vivants. Et au-delà de ces moments de vie des personnages, l’histoire vous séduira par les réflexions pertinentes de l’écrivain. Une tragi-comédie, doublée d’une enquête policière au dénouement insolite.

 

 

Deux romans coup de cœur

Loading

Par Françoise Pasco, le 18 mai 2021

Après Peindre, pêcher et laisser mourir, Peter Seller nous revient avec un très La rivière par Hellerbeau roman d’aventures : deux jeunes américains sont partis pour un voyage en canoë dans le grand nord canadien. Ils sont jeunes, bien entraînés, partagent une belle amitié, bref, tout va bien … mais le drame les rattrape, un gigantesque incendie les talonne, et ils croisent quelques personnages très dangereux. L’auteur lui-même aventurier habitué aux grands espaces nous livre de magnifiques descriptions de la nature sauvage, des parties de pêche à la mouche dignes de Et au milieu coule une rivière, et une construction au cordeau, un suspense parfaitement maîtrisé.  Ce roman nous tient en haleine jusqu’à la dernière ligne et on le referme avec des images plein la tête.

 

Paresse pour tous par Klent

Dans un tout autre genre, ici, le héros est un économiste couronné par le prix Nobel, qui se laisse convaincre de se présenter à l’élection présidentielle de 2022 avec pour slogan : Droit à la paresse pour tous, et pas seulement pour “la catégorie des plus paresseux de France : ceux qui vivent des rentes de leur capital”. Semaine de 15h, échelle des salaires de 1900€ à 6000€ , et du temps libre pour le bénévolat, la culture du potager, la culture, la solidarité, le rêve … “Je suis la voix de ceux qui veulent que la vie ne se résume pas au travail, à la croissance, à la consommation”, dit le candidat Emilien Long. Le livre raconte sa campagne électorale et s’appuie sur des faits économiques tout-à-fait réels qui rendent cette utopie parfaitement réaliste. Uchronie, utopie … certes mais qui fait réfléchir sur ce que nous voulons pour le monde d’après et nous ouvre les yeux sur ce qui nous attend si rien ne change. A la fois drôle, plein de tendresse, mais effrayant sur le font, c’est une lecture qui fait du bien et qui bouscule nos stéréotypes. On doit y penser si l’on veut que dans 20, 30 ans des jeunes gens puissent encore réaliser leur rêve de descendre en canoë les rivières sauvages du grand nord.

Roman “Vivre avec nos morts” de Delphine HORVILLEUR

Loading

Delphine HORVILLEUR « Vivre avec nos morts »Ed. Grasset  –  Mars 2021   – 19,50 €  – 222 pages

Lecture de Patricia Laurentin – Mai 2021 .

(P.82) « A la mort de ma grand-mère, on m’a tenue à distance. Je n’ai pas été conviée à son enterrement. J’avais 12 ans ». En pensant à certains épisodes de sa jeunesse, Delphine Horvilleur est maintenant Rabbin, confrontée à la vie… à la mort …

Delphine Horvilleur nous emmène sur la route de ces familles endeuillées, un peu perdues face au défi de la mort. Très imprégnée de sa culture juive, elle essaye de donner un sens a ce qui semble ne pas en avoir. Pour elle, « vivre avec nos morts », ce sont ces petits cailloux qu’elle dépose sur la tombe de son amie Elsa. Ces cailloux, mieux que des fleurs qui se fanent, « racontent la place inaltérable qu’occupent les disparus dans la vie de ceux qui leur survivent. (…) C’est déclarer à celui ou celle qui repose dans la tombe que l’on s’inscrit dans son héritage », nous dit-elle.

Au-delà de ce beau geste symbolique, Delphine Horvilleur pose les grandes questions de ce moment si difficile à appréhender pour celui qui va mourir et pour ceux qui restent. Préférant l’écoute des familles et des amis aux grands discours philosophiques, elle nous livre un témoignage émouvant sur son expérience de maître de cérémonie des enterrements. Sa jeunesse et son humanité sont réconfortantes. Elle ne nous cache pas qu’elle doit se préserver « en tenant son émotion à distance ; ma présence doit incarner la possibilité d’une stabilité, la promesse d’une continuité. », nous dit-elle .

Un livre simple pour tous, avec un titre qui doit faire réfléchir, et non pas inquiéter.

 

 

Didier DECOIN – La femme du chambre du Titanic

Loading

DECOIN Didier (de l’Académie Goncourt) – “La femme de chambre du Titanic”
(Ed. Seuil 1991)  – Ed. Points Janvier 2021 – 330 pages  –

Un livre (pas récent) facile et joyeux à lire pour une bibliothèque en Milieu Hospitalier, et pour vous lecteurs et lectrices, en panne de lecture.

« C’était la tradition ! Dans la taverne « La tête d’Ecaille », le conteur n’avait qu’à s’asseoir et dire son histoire ; aux autres de faire en sorte que son verre ne soit jamais vide …, jusqu’à ce qu’il eût fini de raconter ». Il s’appelle Horty, ce conteur qui fascine son auditoire. Mais que raconte-t-il ? Vous découvrirez une histoire très originale dans ce livre de Didier Decoin, un auteur que l’apprécie.

Lire la suite