Roman “10, villa Gagliardini”, de Marie SIZUN

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Roman « 10, villa Gagliardini », de Marie Sizun – (Ed. Arlea – Janvier 2024 – 234 pages)

Par Brigitte Mangoni (B.P.T. St Georges d’Orques)  – Rencontre autour des livres du 15 janvier 2024 –

 

L’AUTRICE :

Marie Sizun est née en 1940.
Elle grandit et fait ses études à Paris.
Agrégée de lettres classiques en 1964, elle devient professeur de littérature en France avant de partir à l’étranger, enseigner le français dans des écoles européennes, d’abord en Allemagne, pendant dix-sept ans, puis en Belgique. Mère de trois enfants, elle est de retour à Paris en 2001 et revient régulièrement en Bretagne où elle aime écrire.
Marie Sizun a écrit toute sa vie des petits textes courts, des nouvelles, mais c’est à l’âge de la retraite qu’elle décide de se consacrer pleinement à l’écriture.

Amoureuse de la Bretagne, la romancière se choisit pour pseudonyme le nom d’un cap breton en souvenir d’heureuses vacances. À l’âge de 65 ans, Marie Sizun publie son premier roman, Le Père de la petite (Arléa, 2005). Dix huit-mois plus tard paraît La Femme de l’Allemand (Arléa, 2007) où l’on retrouve, dans un style sobre et pudique, les mêmes interrogations autour de l’Histoire, la filiation et l’amour.

Avant d’être un nom de plume, Marie Sizun est aussi celui d’une peintre qui de temps en temps expose ses toiles lors de petites expositions estivales. Elle est membre du collectif Les Plumes du Paon, qui vise à promouvoir la production littéraire du Pays Bigouden.

Marie Sizun a reçu Le grand prix littéraire des lectrices de Elle pour son roman « La Femme de l’Allemand ».
Elle est également la lauréate du sixième Prix des lecteurs du Télégramme, le Prix Jean-Pierre Coudurier, toujours pour « La femme de l’allemand ».
Elle publie essentiellement chez l’Editeur « Arlea », maison d’édition créée en 1986 qui publie une trentaine de livres chaque année.

Ses livres :

  • Le Père de la petite, Arléa 2005
  • La Femme de l’Allemand, Arléa, 2007 ; collection Le Livre de poche (n° 31455), LGF, 2009
  • Jeux croisés, Arléa, 2008 ; collection Le Livre de poche (n° 31888), LGF, 2010 Éclats d’enfance, Arléa, 2009
  • La Plage, Arléa, 2011
  • Un léger déplacement, Arléa, 2012
  • Un jour par la forêt, Arléa, 2013
  • La Maison-Guerre, Arléa, 2015
  • La Gouvernante suédoise, Arléa, 2016 ; collection Folio (n° 6491), Gallimard, 20181
  • Vous n’avez pas vu Violette ?, Arléa, 2017
  • Les Sœurs aux yeux bleus, Arléa, 2019
  • Ne quittez pas !, Arléa, 2020
  • La maison de Bretagne, Arléa, 2021
  • Les petits personnages, Arléa, 2022
  • 10 Villa Gagliardini, Arléa 2024

 

Récompenses et distinctions

Prix Librecourt 2008 pour Le Père de la petite

Grand prix des lectrices de Elle 2008, Catégorie Roman : La Femme de l’Allemand

Prix des Lecteurs du Télégramme 2008 pour La Femme de l’Allemand

Prix Charles-Exbrayat 2012 pour Un léger déplacement

Prix Culture et Bibliothèques pour tous (CBPT) 2013 pour Un léger déplacement

Prix Breizh / Prix Bretagne 2017 pour La Gouvernante suédoise

Prix de la nouvelle de l’Académie Française 2018 pour Vous n’avez pas vu Violette ?

Prix de l’Académie de Bretagne et des Pays de la Loire 2021 pour La maison de Bretagne

Thèmes abordés dans ses livres :

La Solitude, l’Enfance, l’Adultère • La Famille , l’Héritage, la Peinture, le Père de famille, les Femmes, la Maladie, les Relations entre parent et enfant

Le titre : il s’agit de l’adresse où se situe l’appartement.

Résumé : Dans le dernier roman de Marie Sizun, paru en Janvier 2024, le lecteur se plongera dans l’histoire d’une enfant qui vit seule avec sa mère dans un petit appartement parisien, situé au sein de la Villa Gagliardini, au numéro 10. Pour l’enfant, cet appartement est son cocon, sa sécurité, son repère. Elle connaît tous les moindres recoins, tous les détails de ce minuscule deux pièces qui reste son univers. Elle est née pendant la seconde guerre mondiale mais ne connaît pas son père parti à la guerre. Elle est élevée par une mère joyeuse, fantasque, aimante qui reporte sur elle tout son amour. Un jour, le père revient de la guerre. Il est épuisé, dur, violent. Il lui prend sa mère. La fillette est bouleversée.

La complicité avec la mère est alors terminée. Un petit frère arrive et prend toute la place dans le cœur de ses parents mais aussi physiquement, dans le petit appartement.

Ses parents divorceront, et la fillette reprendra sa place d’enfant chérie auprès de sa mère. Mais d’autres difficultés surgiront, dont la précarité, sa mère ne travaillant pas. Plus tard, elle cherchera aussi à se faire une place dans sa vie de jeune fille, de lycéenne, auprès de ses amies, lesquelles vivent dans de beaux appartements. Cela sera souvent douloureux. Elle connaîtra la souffrance, l’humiliation et quelques déceptions. Mais elle fera aussi, de belles rencontres. Elle découvrira la littérature et le cinéma.

Quatre personnages de ce livre étaient déjà présents dans de précédents romans de l’autrice, et ils ressurgissent, (la tante Alice dans « Les sœurs aux yeux bleus », la petite fille, la mère,et le père dans le livre «Le père de la petite »).

10, villa Gagliardini, plonge les lecteurs dans l’intimité d’une famille dont le personnage principal est cette petite fille qui n’aura de cesse de vouloir protéger la structure familiale dans un appartement minuscule mais qui est son refuge.

Ce roman est rempli de douceur, de délicatesse. Il est écrit, avec beaucoup de finesse et de justesse. On peut retrouver dans les ressentis de l’enfant, qu’ils soient joyeux ou tristes, certains sentiments de notre propre enfance. Qui n’a pas cherché sa place à un moment donné, que cela soit dans la famille, face à une fratrie, ou à l’école.

Mon analyse :

J’aime les livres de Marie Sizun même si le thème récurrent de la solitude et de la relation parents/enfants revient souvent. La nostalgie y est toujours présente. La plume est fluide, légère.
Le lecteur entre dans la peau de la fillette, et ressent les émotions de l’enfant (attentes, amour, bonheur, tristesse, humiliation, indignation).
Ce livre évoque les blessures de l’enfance mais n’oublie surtout pas de plonger le lecteur dans des bonheurs tout simples comme l’amour et la complicité qui lient l’enfant à cette mère un peu fantasque et permissive.
On y retrouve aussi la nostalgie pour cette période d’après-guerre où les conditions de vie restent précaires.
C’est un livre tendre.

                                                                                                             Brigitte Mangoni
                                                                                                                           B.P.T. de St Georges d’Orques

 

 

 

 

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