Récit « Venir d’une mer », de Belinda Cannone

Récit « Venir d’une mer« , de Belinda Cannone (Ed.Stock – 193 p. – 19.50 €) , dans la série « Ma nuit au musée » –
Par Patricia Laurentin (BPT UTT), le 18 novembre 2025 –

L’auteur


Belinda Cannone
, née en Tunisie le , est une romancière et essayiste française. En tant que maîtresse de conférences, elle a enseigné la littérature comparée à l’université Caen-Normandie de 1998 à 2020.


Le livre
Etonnant et passionnant, ce petit livre …

Cette nuit au musée ne sera pas celle d’un hôtel très confortable car le lit de l’auteur est un brancard blanc installé à l’entrée de la cafeteria. Par contre la vue est luxueuse : « la grande baie vitrée permet de voir l’esplanade, la mer, et au nord l’Estaque et le Rove » . Pour tirer le meilleur parti de cette solitude imposée, elle demande que les gardiens ne la dérangent pas. Par sécurité son nom de code est « Oiseaux de nuit », celui des gardiens est « Charlie ».

Tout est prêt pour cette croisière originale. L’écrivain largue les amarres du Mucem près du vieux Port de Marseille. Allons-nous visiter le Mucem ? Mieux qu’une visite touristique, ce sera une discussion à bâtons rompus ! L’ émotion  de l’écrivain est palpable lorsqu’elle fait vibrer les éléments architecturaux de cette énorme bâtisse : « la passerelle St Jean est une corde de violon sans repos qui semble voler, les colonnes sont des branches de coraux géantes, les coursives flottent comme un ruban, la résille qui a pour modèle les reflets du soleil sur la mer respire sous les embruns ». La plume magique et poétique de la fée Belinda Cannone anime  le musée ; oubliée la peur d’être seule dans ce grand établissement. L’écrivain savoure sa croisière, se promène, heureuse de nous faire part de ses nombreuses pensées . Elle évoque ses origines multiples depuis la Sardaigne, en passant par L’Italie, la Tunisie, la Corse, puis la France, sans oublier que son intégration s’est faite par la langue ; cette langue française qu’elle parle depuis sa naissance. « Je suis entièrement migrante et parfaitement française, nous dit-elle.

Le français est-il sa langue maternelle ? C’est une question qu’elle pose en évoquant les relations très silencieuses avec sa mère. Le titre de son livre est trompeur « Venir d’une mer ». Cette mer, en réalité, c’est la mer Méditerranée, la mer de ses origines. Son destin méditerranéen est parfaitement lié à ce musée marseillais.  Là est sans doute l’essence de ce récit amoureux. La croisière est belle pour le lecteur qui découvre que, comme elle le dit,  » Tout est passerelle ici, entre le môle et la ville, entre Marseille et la rive sud de la Méditerranée, entre le contemporain et l’ancien « .

 

Patricia Laurentin, 14 novembre 2025

 

 

 

 

 

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.