Compte-rendu de la RENCONTRE AUTOUR DES LIVRES du 9 Décembre 2024
(Bibliothèque de St Gely du Fesc)
par Brigitte Mangoni (bibl.de St Georges d’Orques)
Après un très chaleureux accueil par les bibliothécaires de St Gely du Fesc autour d’un café, d’un thé et de petits gâteaux, Denise Delterme ouvre la séance à 14h. Sont excusées : Maryvonne Sendra et Catherine Bresson.
1ère Partie: Discussions sur les thèmes à aborder lors des prochaines réunions.
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Rencontre du Lundi 13 Janvier 2025 à 14h à la bibliothèque de Grabels.
Lors de la précédente rencontre du 14 Octobre dernier, Denise avait rappelé que depuis trois années, les rencontres de Janvier étaient consacrées au thème « Des auteurs ou œuvres littéraires controversés », elle nous avait informées que certaines bibliothécaires avaient suggéré de changer de thème. Avaient été évoqués :
– « Littérature et Histoire »
– « Littérature et Arts »
Il avait été décidé que notre rencontre du 9 décembre ouvrirait des discussions sur ces thèmes et qu’une décision serait prise. Denise Delterme nous fait remarquer que les présentations de livres lors de la rencontre du 14 Octobre étaient déjà très imprégnées d’Histoire (Houris, Jacaranda, Cabane, Julienne). Les thèmes suivants sont donc proposés par Denise pour la rencontre de janvier :
– Littérature et Histoire,
– Littérature et Arts
– Littérature et espace Biographique (autobiographie, biographie, autofiction)
Après discussion, pour le lundi 13 janvier, c’est le thème « Littérature et Arts qui a été retenu (ce thème est riche de possibilités : collection « Une nuit au musée » chez stock biographie d’artistes ; il est précisé qu’il est souhaitable de choisir un ouvrage récent (2023/24).
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Rencontre du Lundi 17 Mars à 14h à la bibliothèque de St Clément de Rivière : invitation d’une professionnelle du Livre : Anne-Sophie Lacombe.
Après la lecture de son roman « Le Doux Murmure des Carpages », Denise Delterme va contacter Anne-Sophie Lacombe afin de préparer cette rencontre, elle sera accompagnée par Brigitte Mangoni.
Le thème : « Ileana, arrivée à l’âge de sept ans en France, fille de réfugiés politiques roumains se sent tiraillée entre ses deux cultures maternelles … »
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Rencontre du Lundi 26 Mai à 14h à Antigone (salle à déterminer)
Cette rencontre sera consacrée à la « Comédie du Livre 2025 », laquelle se tiendra du 9 au 18 Mai à Montpellier, au Peyrou. Elle sera l’occasion pour les bibliothécaires de présenter et échanger autour de leurs découvertes d’auteurs et de livres. Lors de cette rencontre, sera aussi évoqué le thème de la rencontre de la rentrée.
- Autres sujets
Denise Delterme fait remarquer que lors de la rencontre du 13 Octobre, les livres « coup de cœur » qui ont été présentés ont reçu des prix pour la plupart d’entre eux :
– Houris : Prix Goncourt 2024
– Jacaranda : Prix Renaudot 2024
– Madelaine avant l’aube : Prix Goncourt des Lycéen)
– Cabane : Prix des Libraires de Nancy 2024.
Les rencontres du 13 Octobre et du 9 Décembre font donc l’objet d’une répétition. Nos bibliothécaires avaient donc « visé juste » avec leur coup de cœur. Lors de la rentrée 2025, la première réunion pourrait être consacrée au « Livre controversé », récent ou pas. Le choix sera décidé lors de la rencontre du 26 Mai prochain.
- Notre présidente, Dany Schneider, nous informe que l’Assemblée Générale du mois de Juin 2025 (la date reste à définir) aura lieu à Pézenas.
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2ème Partie: Présentations des œuvres choisies par les bibliothécaires
La parole est donnée à Mireille Valcarcel, Nadège Plessis, Brigitte Mangoni.
Mireille Valcarcel (bibl. de St Georges d’Orques) présente le Roman « La Petite Bonne »,, de Bérénice Pichat (Editions les Avrils, Août 2024, 272 pages.)
Ce roman a été finaliste du Prix Fnac 2024 et a également fait partie des sélections pour d’autres prix.
NB : La présentation complète de ce livre par Mireille Valcarcel fait l’objet d’un article spécifique consultable sur le site : rubrique articles récents (colonne de gauche), onglet “analyses récentes” (en haut de la page d’accueil), ou catégorie “romans” (colonne de gauche).
Bérénice Pichat est née en 1985 au Havre, où elle habite toujours. Elle est Professeur des Ecoles et passionnée d’histoire, elle partage son temps entre enseignement et écriture.
Mireille nous apprend que « La Petite Bonne » est son premier livre chez Les Avrils, mais que l’autrice a écrit une trilogie aux Editions du Queyras, « Les Promesses des Fleurs » Tome 1 (Ceux qui vivent encore), Tome 2 (La lignée des voleurs) et Tome 3 (Etant donné le vent contraire). Cette trilogie se passe après la première guerre mondiale dans une communauté montagnarde du Queyras : Comme dit la sagesse populaire : les fruits tiendront-ils la sagesse des fleurs ?
Ce roman “La petite bonne”raconte les répercussions intimes de la Grande Guerre dans la France des années 30. Il décrit la vie, dans les années 30, d’une “Petite Bonne”, au service de plusieurs familles bourgeoises de région parisienne, dont les Daniel, un couple atypique, composé d’un ancien pianiste, survivant de la bataille de la Somme, dont il est revenu la « gueule cassée », amputé des membres inférieurs et les mains mutilées, et de son épouse. Poussée par son mari, cette dernière accepte exceptionnellement de passer un week-end à la campagne chez une amie, et La Petite Bonne est chargée de s’occuper de Monsieur durant ces trois jours.
L’autrice tisse sur cette durée de trois jours, un huis clos bouleversant entre deux êtres que tout oppose, hormis le poids du destin, et où la tension happe le lecteur dans un crescendo envoûtant.
Pour Mireille, grande lectrice, ce livre a été un véritable coup de cœur. Elle en parle avec passion et a apprécié tout particulièrement l’écriture du livre qui reste une alternance entre des vers libres et de la prose. Elle nous indique que les vers libres sont associés à la voix de La Petite Bonne, des vers courts, simples, épurés, sans aucune ponctuation.
L’analyse de Mireille est très pointue. Elle nous signale que les retours à la ligne et le choix des mots créent une poésie et une musicalité qui soulignent les silences et marquent les respirations. Enfin, la prose du récit, à l’élégance classique, composée de phrases courtes, elles aussi, porte les voix de Madame et Monsieur. Mireille insiste sur cette prose poétique, riche d’adjectifs et de descriptions.
C’est un livre rempli d’humanité, oscillant entre espoir et désespoir, au plus près des pensées et émotions d’Alexandrine, Blaise et de La Petite Bonne (les trois personnages du roman).
Commentaires : Patricia Laurentin, qui a lu ce livre, l’a trouvé un peu difficile, noir, et n’a pas été aussi enthousiaste que Mireille. Cependant, ce livre l’aura marquée.
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Nadège Plessis (bibl. de St Georges d’Orques) présente le roman « Houris », de Kamel Daoud ,( Editions Gallimard, 416 pages), Prix Goncourt 2024.
Kamel Daoud est un écrivain journaliste franco-algérien.
Nadège nous avoue que ce livre n’est pas facile à lire. Il est très dur. Il décrit la société Algérienne et ses revers. Et pourtant, elle l’a adoré.
Gallimard est depuis, interdit d’édition en Algérie.
Le cœur de ce livre confronte le lecteur à une réalité historique qui a profondément marqué l’Algérie : la terrible guerre civile qui a eu lieu entre 1992 et 2002, soit dix années. Cette guerre s’est soldée par des milliers de morts, la victoire de l’Armée au pouvoir et la reddition des forces islamiques.
Nadège nous précise qu’Houris, nous met d’emblée au cœur de cet abominable conflit. Les Houris sont en effet, de jeunes vierges, d’une grande beauté et qui accueillent au paradis les hommes musulmans qui viennent de décéder. Elle ajoute que tout au long de la narration intense, le lecteur peut suivre les monologues intérieurs d’une jeune femme défigurée qui dira « la guerre s’est inscrite dans ma peau ».
Ce roman reportage est un hymne au courage des femmes qui résistent au pouvoir des hommes.
Commentaires : Les bibliothécaires ayant lu « Houris » sont unanimes sur le fait que la première partie est très longue… (échanges de la jeune femme avec son fœtus) ; le livre est plus intéressant sur la deuxième partie.
C’est écrit par un homme qui étonnement a su décrire la sensibilité d’une femme, martyre de surcroît. Il est rentré dans sa psychologie ; c’est une description très intime.
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Brigitte Mangoni (Bibl. de St Georges d’Orques) présente le Roman «Le rêve du Jaguar», de Miguel Bonnefoy (Editions Rivages, 294 pages.), Prix Femina et Grand Prix de l’Académie Française en 2024.
NB : La présentation complète de ce livre par Brigitte Mangoni fait l’objet d’un article spécifique consultable sur le site : rubrique articles récents (colonne de gauche), onglet “analyses récentes” (en haut de la page d’accueil), ou catégorie “romans” (colonne de gauche)
Miguel Bonnefoy est un écrivain français et vénézuélien. Né en 1986 à Paris, il est le fils d’une diplomate vénézuélienne qui a été l’attachée culturelle de l’ambassade du Venezuela à Paris et d’un père romancier chilien, Miguel Bonnefoy a grandi au Venezuela et au Portugal. Il y a suivi sa scolarité dans des lycées français. Il parle couramment plusieurs langues. Il a été professeur de français. Il est l’auteur des livres : « Le voyage d’Octavio, Sucre noir, Héritage » entre autres.
Brigitte nous parle de ce livre qu’elle a beaucoup aimé car pour elle il pétille de vie, il évoque un conte avec ses personnages pour certains imaginaires, improbables mais toujours poétiques et bienveillants.
« Le Rêve du Jaguar » nous raconte la saga familiale des ancêtres de Miguel Bonnefoy sur trois générations. L’histoire débute dans les années 1920 au Vénézuela et plus précisément à Maracaibo, ville située au bord du Lac Maracaibo à 500 kms de Caracas.
Brigitte souligne que ce livre retrace par moments la politique au Venezuela et son évolution. Il s’agit d’une ouverture du monde de la médecine aux femmes. Sont évoqués l’évolution des moyens de transport, la révolution d’après-guerre, la misère des classes et l’émancipation féminine.
Elle évoque aussi l’écriture riche et brillante de l’auteur.
Commentaires : Les avis sont partagés. Denise a été un peu déçue. Pour elle, les personnages sont plus esquissés que peints. Pour elle, l’évocation du Venezuela reste légère. Elle ne s’est pas attachée aux personnages. D’autres bibliothécaires ont aimé le livre et ont partagé l’enthousiasme de Brigitte.
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Et des pépites à lire :
Prix Nobel 2024 : « La Végétarienne » de Han Kang en 2007.
Prix Nobel de littérature 2024. Née en 1970 en Corée du Sud, Han Kang est issue d’un milieu littéraire, son père Han Seung-won étant également un romancier réputé.
Un matin comme tous les autres, Yŏnghye vide son réfrigérateur de tous les produits d’origine animale. Elle a décidé de devenir végétarienne. Yŏnghye se nourrit peu, elle dépérit, elle est mutique et refuse de faire l’amour. Elle refuse de cuisiner pour son mari et sa famille.
Sa famille, appelée à la rescousse, est tout aussi désemparée… Elle sera internée dans un hôpital psychiatrique.
Et d’autres suggestions : A la fin des présentations de cette rencontre au cours de laquelle participations et échanges ont été nombreux, d’autres œuvres remarquées par les bibliothécaires ont été évoquées.
La plus précieuse des marchandises de Jean-Claude Grumberg
La femme de ménage de Freida McFadden
Les deux visages du monde (roman noir) de David Joy
La barque de Masao d’Antoine Choplin
Ne jamais arriver de Béatrice Commengé
La lionne blanche de Henning Mankell
Un autre m’attend ailleurs de Christophe Bigot
Tata de Valérie Perrin
Belles lectures d’ici la prochaine Rencontre autour des livres